vendredi 25 septembre 2015

Booknode Forum : Au sujet des jeunes auteurs, les éditions à frais d’auteur et/ou ceux qui s’éditent eux-mêmes



Je me dois de préciser que je ne suis absolument pas critique littéraire.

Généralement, je rencontre d’abord les jeunes auteurs (j’entends les débutants - quelque soit leur âge biologique - ceux qui éditent pour une 1ère fois) ; j’achète leur livre sans rien connaitre d’eux sinon la thématique du livre, le résumé (très important qu’il soit bien écrit, c’est la carte de visite du livre, la raison pour laquelle je choisis de le lire ou pas !)
J’ai fait connaissance avec certains auteurs au cours d’un salon littéraire (bien souvent petit), j’ai pris la peine de parler avec eux et d’apprécier, ou non, leur personnalité. Pris le temps de lire entre les lignes (déjà) ce qui peut se cacher derrière leur attitude, leur réaction, leur non-dit… Le plus souvent, je sympathise avec eux ou je ne fais que passer mais je refuse d’ignorer quiconque (entendons nous, je n’achète pas à tous, il faut que leur écrit m’interpelle, que j’ai l’envie et le temps de les lire) 
Je leur donne une chance de me plaire ou pas. Ce pourrait être une personne réservée qui m’offre un monde féerique ? … que j’aime ou pas, je finis toujours un livre … par respect pour son auteur (l’individu !)
Il m’arrive de ne pas adhérer à une histoire, je m’attache alors à étudier la forme plutôt que le fond : il est rare que je ne trouve rien qui me plaise au moins un petit peu…

Mon idéal, mon rêve ? Un livre au titre bien choisi dont la couverture me ravi ; une histoire bien ficelée sans trop de descriptions (sinon je lis en diagonale) ou des descriptions tellement bien écrites qu’elles ont la faculté de me transporter dans un monde fabuleux ; avec de l’action (qui me tient tant en haleine que je suis incapable de sortir du livre avant qu’il ne soit terminé) et une fin que je ne devine pas (rien de plus triste qu’une histoire dont je décèle la trame et le final au premier chapitre ! On a une capacité analytique ou on ne l’a pas …) ; un texte bien formulé, une bonne ponctuation et une orthographe irréprochable.
Peu importe le nombre de tome, mais dans ce cas, j’espère le découvrir uniquement quand ils ont tous été édités : atroce est la frustration quand on doit attendre des mois, voire des années, pour connaitre le dénouement !

Comme beaucoup d’amoureux des livres, j’ai fini par m’intéresser à Booknode pour connaitre l’avis d’autres lecteurs; pour voir si un livre vaut la peine d’être lu, savoir si d’autres ont ressenti les mêmes choses que moi …
J’ai été tellement déçue de l’opinion des certaines personnes et j’ai hésité  à partager mon avis … puis j’ai réfléchi !

Où se trouve l’intérêt de partager un avis et finalement de juger d’un livre, d’une histoire, d’une façon d’écrire ?
Pourquoi certains s’appliquent même à détruire pour le plaisir ?

Considérant que chacun aborde un écrit en fonction de sa personnalité, son vécu, ses goûts, etc ; pourquoi encenser ou démolir un auteur ? … D’autant que ce sont les mêmes caractéristiques qui gouvernent ces personnes.

Un écrivain ressent un besoin d’écrire et, quelque soit les raisons qui l’ont poussé à éditer son histoire, son roman, … il y a mis son cœur, ses pensées, sa sensibilité et finalement beaucoup de lui-même, si pas son âme !
Pourquoi prendre le risque de le blesser (même si cela reste involontaire) ?

Si l’on s’intéresse  justement à cet auteur, on se dit d’emblée qu’il a peut-être voulu acquérir une certaine « célébrité », une reconnaissance ou simplement un désir d’immortalité … C’est toujours possible : toutes les ambitions sont dans la nature.
Mais peut-être a-t-il simplement voulu partager le monde, les personnages qu’il a créé ; ou partager ses idées pour avoir le sentiment d’appartenir aux mondes des humains ?
Peut-être a-t-il penser qu’il pouvait apporter quelque chose aux autres – c’est donc plutôt altruiste – une détente, une réflexion voire une remise en question ?
Son but peut également être d’essayer de changer le monde en le rendant plus viable … surtout dans le contexte actuel ?

Tenter de détruire un auteur est inutile car il ne cessera pas d’écrire. S’attaquer à l’individu est ridicule et, pour moi, une marque de faiblesse ou de jalousie car, lui, il a osé exister, oser donner de sa personne, oser dire ce qu’il pensait dans quelques 300 pages (en moyenne)… ce que vous, vous n’avez pas osé ou été capable de faire.

Son style ne vous plait pas ? Son vocabulaire n’est pas assez féru à votre goût ?  C’est votre droit mais c’est peut-être ça qui plaira justement aux autres …
Une écriture plus facile qui ne demande pas trop d’efforts peut être extrêmement délassant : on se prend pas la tête (suivant son occupation, parfois, on a justement envie de ne pas se prendre la tête !) En fait, tout dépend du contexte, des lieux,…  où on les lit !
Mon ambition n’étant jamais de critiquer mais de sortir de mes pensées… l’appréciation plus que le jugement vient tout naturellement en fin de livre.
Cependant,  je n’aime pas trop non plus le style pompeux des personnes prétentieuses mais ça plait à certains ! Tous les goûts sont dans la nature et je les respecte ! Evidemment, je ne suis pas meilleure qu’une autre ; si j’aime pas, je ne persiste pas mais à quoi bon le crier sur tous les toits : ce n’est jamais que mon avis personnel !
Après tout, je n’appréciais pas non plus les grands classiques : Balzac m’ennuyait au possible (pour ne citer que lui !) mais cela fait partie de la culture générale et, comme tout bon étudiant, je me suis farci la lecture des « classiques » …  certains m’ont plu et d’autres pas.

Je lis parfois que vous vous plaigniez d’avoir jeter le livre après le 1er chapitre … Quel manque de respect !
Je suis très tentée de répondre : « désolée, je n’ai pas pu lire votre critique au-delà de votre 1ère ligne, ce que vous écrivez est bête, mal argumenté et vous ne savez pas de quoi vous parlez ! »
En effet, comment juger d’un livre qu’on n’a finalement pas lu (non, un chapitre ne compte pas) ?
Pourquoi ne pas laisser une chance à l’auteur ? Pourquoi ne pas imaginer qu’il a pu s’améliorer dans les chapitres suivants ? Vous n’avez pas sur entrer dans l’histoire immédiatement ? Aviez-vous l’ouverture d’esprit nécessaire ? C’est possible … mais peut-être est-ce voulu par l’auteur et vous l’auriez compris si vous aviez persisté dans votre lecture (ou pas).

Pourquoi juger aussi après la 1ère lecture ? Hé oui, je lis parfois plusieurs fois le même livre surtout si l’histoire ne m’a pas plu ou que j’ai eu du mal à suivre ! Une fois débarrassée de l’histoire proprement dite, je peux alors m’intéresser à la manière d’aborder les choses, à la trame, à la dorsale du livre ; puis aux idées qui peuvent être intéressantes même si elles sont mal développées, amenées, présentées … Je peux alors étudier comment moi j’aurais pu utiliser ces idées et écrire mon histoire dans l’histoire (c’est redondant mais c’est fait exprès !) … si le but de l’auteur est de me faire réfléchir, son objectif est indirectement atteint et je participe à son histoire.
C’est agréable de pouvoir laisser divaguer ses pensées sur un thème auquel on n’aurait pas penser, une idée de base qui n’est pas nôtre mais qui permet d’être emmener ailleurs.
J’aime beaucoup l’idée du spin-off aussi : quand un auteur n’a pas assez développé un personnage secondaire qui avait pourtant un énorme potentiel à mes yeux et qui, à travers ma pensée, continue à exister ; ou quand je peux transposer d’autres personnages dans le superbe monde qu’un auteur m’a offert.
Bon écrivain ou pas, chaque auteur a ses spécificités et me fait un merveilleux cadeau : il a pris la peine d’ouvrir mon horizon ! Même quand l’idée n’est pas neuve, sa manière de la présenter, sa façon de la diriger lui est propre. J’admire aussi le courage de ces jeunes auteurs de se prêter aux critiques car, même s’ils sont maladroits, inexpérimentés, ils osent !

Je n’ai pas le temps de devenir écrivain mais j’aime à penser que j’eusse pu en être un si la vie s’était comportée autrement. Mais j’aurais été un bien mauvais écrivain : la tolérance que j’ai pour les autres ne s’étend pas à moi, ma quête de perfection et d’absolu ne m’aurait jamais autorisée à éditer quoique ce soit ! …
L’écrivain parfait ? Je l’ai presque trouvé : il se personnalise un peu dans chacune de mes lectures, chaque auteur m’en apporte une pièce et l’ensemble – comme un grand puzzle – le construise peu à peu ; quand j’aurai tout lu, il sera devant moi J


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