L'obligation du télétravail à plein temps pour ceux qui peuvent se le permettre et la fermeture des magasins dits non essentiels. Réouverture qui s'est faite cependant vers la mi-décembre pour permettre d'acheter les cadeaux de fin d'année mais suivant des protocoles sévères. Il fallait éviter la foule mais les magasins ont ouverts bien peu de temps avant les fêtes et, pour qui ne voulait pas se trouver les mains vides le 25/12, c'était l'obligation de s'y confronter. J'ai anticipé et, pour la première fois de ma vie, j'ai acheté mes cadeaux par correspondance sur base de la confiance que j'avais en certaines boutiques ... et Amazon ! Fini la joie de courir les magasins pour trouver le "Graal" !
Il faut reconnaitre, qu'hormis la joie de ne plus trop sortir dans le froid et les intempéries, un confinement, c'est nettement plus triste en automne/hiver ! Il fait triste, il fait sombre et, si le premier confinement avait des airs de vacances sous le soleil printanier, celui-ci a des airs de déprime. Une pause dans l'effervescence de la vie était bienvenue mais une seconde - si proche de la précédente - est nettement plus difficile à vivre ! L'Homme est un être social et devoir limiter ses relations à une seule personne impose un choix parfois cornélien ! Que dire aussi de la période des fêtes qui fut triste comme un long jour sans pain ... En Belgique, aucun adoucissement des restrictions : une seule personne de contact ou 4 personnes en extérieur ! Comment imaginer passer du temps dehors alors qu'il pleut, qu'il vente ou qu'il fasse bien trop froid pour ça : nous avons échappés à la neige mais pas aux températures négatives ! D'autant plus dur que, selon le pays où vous habitez, les conditions étaient différentes : il n'y a aucune union européenne hormis pour l'économie et c'est le règne du chacun pour soi !
C'est l'esprit donc nettement moins léger que je traverse cette nouvelle condition de vie. Après avoir dû renoncer à l'esprit festif qui règne généralement en fin d'année, j'affronte cette nouvelle année avec inquiétude et n'ose me projeter vers l'avenir. L'été m'a vu renoncer à toute perspective de vacances - bien que certains soient néanmoins partis vers leurs lieux de villégiature - et même à des minitrips ! Point de vue sortie, c'était facile puisque plus rien n'a été organisé et l'évènementiel est toujours en berne. L'achat de livres s'est fait directement sur le site des petites maisons d'édition sans échanges cordiaux, sans dédicaces... Les parcs d'attractions n'ont pas revêtus leurs habits de fête et les feux d'artifice ont été proscrits; triste fin d'année que cet année 2020.
2021 commence sous les mêmes auspices. Il n'y a rien de réjouissant à voir se profiler les longs mois à venir, les futurs congés de carnaval où rien ne sera prévu, le printemps qui fera refleurir la nature sans safari photos, les salons et festivals qui resteront dans les cartons et l'été qui imposera à nouveau son lot d'interdictions (que braveront pourtant certains). Voyager ? J'aimerais bien mais, si c'est pour trouver portes closes aux touristes, à quoi bon ? Le voyage, c'est la découverte de lieux et de spécialités : si c'est pour rester à côté d'une piscine, autant rester chez soi !
Le vaccin : on en a beaucoup parlé et la campagne à commencer ! Cependant, celui-ci n'a pas suffisamment de recul, il n'est donc pas question de supprimer les gestes barrière ; ça sert à quoi alors ? On parle d'un nouveau vaccin révolutionnaire, un progrès époustouflant, une nouvelle technologie ... Je me fais l'effet d'être revenue au temps des lumières quand la population se méfiait de l'électricité et n'osait faire confiance ! ... La grosse différence, c'est que ce vaccin va toucher directement l'essence même de l'Homme : cet ARN aura-t-il un impact sur l'ADN ? Combien d'années faudra-t-il pour en voir les effets secondaires ? Ma génération (et les autres) n'a pas envie de servir de cobaye; combien de personnes ont-elles souffert des suites de certains médicaments jugés sans danger ? Devons-nous ici encore parler du "Softenon/Thalidomide" qui a eu une incidence si cruelle sur les fœtus ?
A l'aube de cette année, je m'interroge sur mon devenir et sur un retour que je sens, de plus en plus hypothétique, de ce que nous appelions "une vie normale". Je deviens nostalgique sur le passé dont on se plaignait alors qu'il n'était finalement pas si mal ! On ignorait la chance qu'on avait de pouvoir embrasser nos proches sans crainte, de pouvoir sortir et voir du monde; on ne savait pas que l'essentiel était là et qu'on aurait dû en profiter au lieu de courir des chimères ! Je me dis que l'avenir a été bien créatif pour nous forcer à voir la valeur de ce que nous avons perdu et que l'on n'est pas certain de retrouver (à notre portée en fait mais interdit). On découvre le supplice de Tantale, l'épée de Damoclès : tous ces mythes dont on connaissait l'existence sans devoir les vivre !
Que nous apportera 2021 ? Nous l'ignorons encore bien que "les experts" parlent déjà d'une troisième vague (malgré tous nos sacrifices ... mais alors à quoi bon ?) et d'une période noire qui durera peut-être bien davantage que ce que nous espérons. Les optimistes déclarent que le vaccin va tout arranger; les pessimistes pensent qu'on en a encore pour des années et ceux qui se trouvent au milieu restent indécis. Le vaccin contre la grippe n'a jamais fait disparaitre la grippe et doit subir une mise à jour annuelle; la grippe tue encore et ce coronavirus est également une maladie évolutive qu'un vaccin ne pourra supprimer. La grippe espagnole a disparu après 3 années ponctuées de millions de décès ...
Serais-je alors là dans quelques mois pour parler de l'évolution de la situation ? Je l'ignore aussi... Me laisserais-je tenter par le vaccin : moi qui suis si méfiante au sujet des nouveaux médicaments, moi qui préfère faire confiance à mes défenses immunitaires ? Peut-être est-il temps pour moi de renoncer à tout maitriser ? Actuellement, puisque je suis dotée d'un sens critique, je préfère encore réfléchir, m'informer et observer avant de prendre n'importe quelle décision ... dont dépendra le reste de ma vie.
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