Vous atterrissez à la gare centrale et là
commence votre déception …
La gare est froide, sale et mal agencée malgré
les travaux récents. Vous poursuivez votre chemin en empruntant les couloirs
mal éclairés et vous précipitez par la sortie principal (après avoir gravi les
marches disjointes et dangereuses et après avoir effectuer un gymkhana entre
les personnes qui considèrent l’escalier comme un grand salon où l’on cause) ou
vous poursuivez d’une manière téméraire vers le passage souterrain pour vous
rendre à la place de la Madeleine. De commercial, ce passage n’a que le nom car
il y a longtemps que les magasins ont abandonné les lieux : il ne reste
donc que des emplacements commerciaux désespérément vides bien que neufs. C’est
bien éclairé, on dirait une cathédrale désertée par ses fidèles. Vous avez
peut-être opté pour le passage souterrain menant vers le métro et votre visage
en dit long sur votre déconvenue ! Le passage est clair et un revêtement
mural glissant parvient à empêcher les tags du passé mais les lieux sont
envahis par toute une kyrielle de mendiants de tout âge et de toute nationalité
accompagnés parfois d’animaux de compagnie : on dirait la cour des
miracles … ou un coupe-gorge en fonction de l’heure de votre visite !
A l’extérieur d’une gare que vous avez quitté
avec hâte, vous retrouvez l’esplanade (ou la place) et vous vous dirigez vers
la Grand Place en passant par le marché artisanal présent du vendredi au
dimanche. Encore sous le coup de l’impression laissée par la saleté et la
pauvreté des clochards, vous vous émerveillez avec raison sur la beauté de la
place de l’hôtel de ville.
La place est magnifique sous le soleil (et même
après la pluie) ; l’architecture remarquable des maisons dont les statues
et autres reliefs sur leurs toitures sont rehaussées d’or (en fait, dorés à la feuille d'or). Le sol composé de
pavés mal joints est assez casse-pied (au sens propre) et rendu dangereux car
vos yeux ne se lassent pas de contempler le cadre environnant. Le beffroi dans
toute sa splendeur vous fait sentir tout petit et vous trouverez plaisant de
passer par la grande entrée de l’hôtel de ville pour y découvrir la quiétude de
sa cour intérieur agrémentée de statues.
Comme tant de touristes, vous vous efforcerez
de passer le long de la maison du cygne pour caresser la statue dorée (sa
reproduction en fait, l’original a été remisée en quelque musée pour la
protéger de l’érosion due au passage de tant de mains) et vous vous rendrez
quelques rues plus loin pour observer le « Manneken-Pis » si réputé
et pourtant si petit.
Si vous avez de la chance, il sera habillé de
l’un ou l’autre de ses multiples costumes (costumes que l’on peut admirer dans
leur entier au sein du musée qui leurs est dédiés).
Votre retour vers la grand place, en regardant
devant vous, vous permettra de découvrir le marchand de plantes dont la
diversité des couleurs n’a rien à envier aux façades et son collègue vendeur
d’art avec ses lithographies bien tentantes. A moins qu’il vous ait plu de
faire le tour de la place par les rues adjacentes et passer par la rue dont
chaque maison est occupée par un restaurant.
De retour vers la Place de la Madeleine, vous
entrez dans la galerie St Hubert avec ses boutiques de luxe :
chocolateries, coutellerie, cinéma, cafés sympas, glacier, magasin de
décoration, librairie … tout est fait pour vous tenter à ouvrir votre
portefeuille ! N’en faites
rien : admirez plutôt la grandeur et la magnificence des galerie du Roi,
de la Reine et du Prince. Cette galerie reste un lointain souvenir de la riche
Belgique d’antan.
Ne perdez pas votre temps à rechercher le
piétonnier le plus grand d’Europe : cette erreur de casting est destinée à
détruire la majeure partie des commerçants qui, quelques mois seulement depuis
sa création, pleurent déjà la perte d’une belle clientèle et l’insécurité
nocturne des lieux ! L’artère qui joignait gare du Midi et gare du Nord et
permettait l’évacuation des nombreuses voitures pour désengorger le centre est
devenu un lieu destiné aux piétons … et surtout parsemée de mendiants et
clochards qui rendent cet endroit bien rébarbatif ! Le service de
nettoyage a bien du travail pour essayer de rendre le secteur accueillant au
petit matin et le service d’ordre pour prendre note des dépositions des
touristes suite aux larcins des pickpockets ! Cette avenue est devenue une
divagation de politiciens qui ne répond nullement au besoin des bruxellois et
sert uniquement à flatter leur nature démagogique.
Le palais royal à deux pas de la rue de la Loi
a fier allure si vous aimez l’art renaissance et le parc en face est quasi le
seul élément verdoyant dans le coin. Le Cirque Royal, salle de spectacle, a
proximité ne paie pas de mine mais fait néanmoins son petit effet par la splendeur
décadente de son intérieur. Les musées d’Art Moderne et d’Art ancien présentent de magnifiques peintures : toujours plaisant à visiter en cas de pluie.
L’usage du métro vous permet (après avoir
décrypté le plan peu clair de la STIB) de rejoindre divers quartiers
intéressants de la ville. Le Parc du Cinquantenaire et ses musées, le petit
Sablon ou encore l’esplanade de l’Atomium (haut lieu touristique) ; le
palais de Laeken et les serres royales (visitables 3 semaines par an), le
quartier pittoresque des Marolles et son Palais de Justice en restauration
depuis des dizaines d’années et dont les échafaudages ont rouillés et sont
devenus impropres à tout travail de rénovation ; sa gare de Schaerbeek
transformée en musée du chemin de fer, etc.
Certains quartiers de Bruxelles restent
agréables à visiter si vous éviter les ghettos et les coins plus glauques.
L’idéal restant d’y venir en voiture, la parquer dans l’un des nombreux parking
à disposition (et encore abordables) puis effectuer la visite à pied (avec un
bon plan et en évitant les pièges à touristes).
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