lundi 29 mai 2017

Le château sous les étoiles


Trazegnies est une commune dépendant de Courcelles dans la province du Hainaut. Située entre Charleroi et La Louvière, cette commune abrite un magnifique château que l’on peut par ailleurs visiter tous les dimanches à 15h. Je signale volontiers que le bar, qui vous accueille après la visite, pratique des prix très démocratiques et qu’il est agréable d’y faire une halte soit en terrasse sous le vieux platane classé ou dans l’intérieur bien frais des murs du château.

Ce weekend, 27 et 28 mai, avait lieu le 3ème salon littéraire intitulé « le château sous les étoiles » et nombre d’excellents auteurs étaient présents pour vous vanter leurs écrits, ainsi qu’un artisan travaillant la peinture sur métaux alors que son épouse vous faisait admirer ses broderies sur essuie (essuie d’excellente qualité, il faut le préciser !). Certains illustrateurs de qualité étaient également sur place et l’univers Steampunk y était aussi représenté le dimanche.
Beaucoup de jeunes auteurs (par nécessairement par l’âge mais par la jeunesse de leur production) belges et français étaient prêt à vous entraîner dans leur univers et vous dédicacer leurs écrits. L’offre n’était pas limitée à un style littéraire déterminé et se côtoyaient donc allègrement tous les courants : fantastique, suspens, policier, science fiction, anticipation, etc.
Impossible, dès lors, de ne pas trouver votre bonheur !

Je m’y suis rendue et j’ai été bien triste qu’il n’y ait pas affluence en ce long weekend prolongé : les gens ont sans doute préféré une expédition sur la Côte ? Honnêtement, je n’avais aucune envie de me retrouver coincée dans le trafic ou ressemblant à une sardine dans les trains supplémentaires affrétés par la SNCB, pour me disputer par la suite mon m2 de plage, d’autant que la mer était, parait-il, encore trop froide pour la baignade !
J’ai donc pu longuement m’entretenir avec les auteurs qui m’étaient encore inconnus et m’enrichir de leur monde : ce sont toujours des rencontres très plaisantes. Je passe toujours également un bon moment à revoir les auteurs qui me sont connus et sont quasi devenus des amis depuis le temps que je les côtoie ! Fidèles au rendez-vous, les jeunes maisons d’éditions étaient bien présentes et je n’ai pas manqué de les saluer même si je n’ai plus l’occasion de rien leur acheter : ils produisent bien moins vite que je ne les lis !




 Malgré la chaleur estivale, il était très plaisant de s’y rendre car le château vous offrait sa fraîcheur bienfaisante et les pièces, où l’on  vous accueillait, vous montraient encore un aperçu de la  richesse des lieux. Certes, les décors peints sur les murs sont malheureusement fort abîmés et les visages des personnages ont malencontreusement été quasi tous effacés mais ils illustrent encore relativement bien leur beauté passée. Le château, désormais propriété de l’ASBL « les amis du château «  qui l’ont acheté à l’Etat belge pour le franc symbolique, est en cours de restauration, mais en fonction des moyens limités du bord ! Il faudra donc probablement des décennies avant que ce dernier ne retrouve la splendeur d’antan.

dimanche 28 mai 2017

La Pireuse : Doissche


Doissche est un petit village namurois situé entre Philippeville et la frontière Française – à 2 pas de la ville de Givet.
Ce village serait resté inconnu du plus grand nombre s’il n’avait pas la particularité de se transformer en village artisanal tous les dimanches de l’Ascension. En effet, ce 25 mai avait lieu le 35ème  marché de l’art et l’artisanat dans son quartier dit de « La Pireuse ».
Le quartier de la Pireuse se situe dans une rue en pente présentant de très jolies maisons en pierre du pays et agrémenté de beaux petits jardins bien entretenus faisant la part belle à un florilège de fleurs hautes en couleur.
Comme pour tout petit village, il faut reconnaître que le parking est assez peu aisé et qu’il y a dès lors intérêt à bien choisir son créneau horaire pour n’avoir pas à se garer trop loin du quartier. Heureusement, ce 25 mai était très agréable et ensoleillé, j’ai d’ailleurs choisi de m’y rendre en matinée avant l’arrivée de la chaleur qui aurait rendu la côte plus ardue à monter.

J’ai eu l’occasion de m’y rendre à de nombreuses reprises et c’est même devenu quasi mon lieu de prédilection depuis 20 ans. Mon impression est cependant assez mitigée et j’avoue m’y rendre actuellement davantage par habitude que vraiment par plaisir car depuis quelques années, je suis toujours déçue. J’admets également éviter les lieux lorsque la météo n’a pas la clémence de cette année !

J’ai gardé le souvenir de rencontres avec de magnifiques artisans mais je m’aperçois de plus en plus que ce rendez-vous est de moins en moins attractif. Beaucoup d’artisans ont soit cessé leur activité, soit renoncé à se rendre dans ce beau village.

Il y a quelques années, les artisans étaient accueillis dans la maison des habitants, leur jardin et garage alors que, désormais, ceux-ci voient leur échoppe cantonné le long du trottoir (il n’y a vraiment plus que 2 exceptions) je peux comprendre les habitants qui ne désirent plus ouvrir leur intérieur (le public respecte rarement les lieux) mais cela perd évidemment bien de son charme. A bien des égards, les intérieurs chaleureux et de style ancien sublimaient les produits artisanaux !
Depuis quelques années, un chapiteau a pris place au sommet de la rue pour palier à la fermeture des maisons et l’église accueille également des artisans en son sein.

Je pense également que les artisans désertent l’endroit en grande partie à cause de la crise qui se fait sentir et de l’aspect assez intimiste des lieux. Il est évidemment plus intéressant pour eux de se rendre dans des marchés artisanaux drainant davantage d’acheteurs potentiels.
Le concept reste cependant charmant et l’entrée est désormais gratuit.
Il fut un temps où le chaland ne rechignait pas à payer une entrée pour pouvoir découvrir la qualité des articles présentés mais cela n’est plus le cas et j’admets que je ne m’y rendrais sans doute plus s’il me fallait encore débourser quelques euros pour prendre le risque d’être une nouvelle fois déçue ! Je reconnais que cette édition ne m’a pas présenté d’autres artisans que les habitués du coin et que les produits de bouche prennent de plus en plus la place des produits décoratifs et des bijoux (certes, les gens auront toujours de l’argent pour boire et manger mais je n’en vois pas vraiment l’intérêt : l’imagination, l’ingéniosité des créateurs m’ont largement fait défaut, une fois encore !) Certains artisans soldaient leur production dans le but avoué de cesser leur activité et bien des emplacements étaient resté vacants. J’ai par ailleurs constaté que les artisans ont ramené leur prix à la baisse dans l’espoir de parvenir à écouler un peu de leur stock : le temps de l’opulence est terminé et il leur semble assez difficile de transformer les curieux en acheteur !  J’en tiens pour preuve l’étonnement visible de la charmante personne à qui j’ai acheté un article.


Je pense assister d’année en année à la mort de ce sympathique marché qui cherche pourtant encore à survivre.

lundi 22 mai 2017

Durbuy


Connu pour être la plus petite ville de Belgique, cette localité ressemble bien davantage à un joli village ardennais tout en pierre, en creux et en fosses, baigné par les eaux de l’Ourthe.
Car le centre ville ne comprend quasi qu’une seule artère étroite et bordée de maisons cossues, débordant de fleurs, habitées également par des commerces et des artisans.
Quelques rares rues transversales, plus souvent des impasses, offrent une pénombre bienfaitrice lors des moments plus chauds se donnant ainsi des airs de village méditerranéen.
Il fait bon vivre dans ce havre de paix dont les maisons en pierre du pays croulent sous la verdure (lierre ou autres plantes grimpantes) qui rendent les lieux vraiment très agréables.

La place est ombrée par un kiosque qui accueille de temps à autre une fanfare ou une animation villageoise. Kiosque qui se reflète gentiment dans les eaux parfois sombres, parfois tumultueuses  du cours d’eau qui la borde : j’ai effectivement souvenir de crues qui ont allègrement envahies la petite ville et ruinées quelques fêtes de fin d’année (au grand dam des restaurants qui virent leur saison amputée d’un gain appréciable)… il est difficile de dompter un cours d’eau qui se plait à être capricieux et bien des villageois l’ont appris à leur dépens.
Très prisé par les touristes flamands qui n’hésitent pas à y investir et même s’y acheter une résidence secondaire, ce lieu pittoresque est vivant surtout en saison.



Son château féodal du 11ème siècle fait sa fierté même si on considère que c'est vers 889 que fût construit le 1er château fort. Il fût cependant détruit 1 siècle plus tard et c'est au 11ème siècle que Henri 1er de Namur, Comte de Durbuy, fit rebâtir la forteresse. En 1726, la famille des Comtes d'Ursel devient propriétaire du château. C'est en bordure de l'Ourthe, après le vieux pont situé à l'entrée de la ville que se dresse donc le château des Comtes d'Ursel.

Les eaux de la rivière qui la baigne sont prises chaque année d’assaut par les nombreux kayacs et les amateurs ont également à cœur de profiter pleinement des autres activités offertes par « Durbuy aventure » comprenant également de l’accro-branches, de l’escalade, de la spéléologie et la location de « mountain bikes » de plus en plus prisés par les jeunes.
Le logement n’est pas laissé en reste puisqu’il vous sera possible de loger sur place en tipis ou cabanes de rondins, rendant cette expérience plus aventureuse encore.
Il est cependant à noter que le site a changé récemment de propriétaire et que l’offre a été drastiquement modifiée : veuillez vous renseigner avant de réserver !



Ne négligeons pas non plus l’offre de restaurants présentant une gastronomie, typiquement ardennaise forte en salaisons et gibiers, arrosé de bonne bière belge.


J’y ai cependant quelques beaux souvenirs de vie paisible et campagnarde.

dimanche 14 mai 2017

Gand/Gent



Jolie ville citée au confluent de la Lys et l’Escaut, cette cité belge néerlandophone peut s’enorgueillir de son passé drapier et commerçant. Suite au déclin de ses entreprises, elle a su se réorienter vers la biotechnique et la bio-énergie, développer une économie encore pourvoyeuse d’emploi et pu également se métamorphoser en ville estudiantine puisqu’elle compte en son sein nombre d’université et de hautes écoles axées principalement sur la biotechnique. Son passé culturelle et son économie florissante lui a apporté un patrimoine architectural remarquable qu’elle a su restaurer et préserver.
La présence d’un port relié à la mer du Nord par le canal Gand-Terneuze en fait la troisième ville portuaire de Belgique (ce qui n’est pas dédaignable) lui permet de rester dynamique et industrielle.

Le revers de cette richesse est que cette ville, forte de sa prédominance dans la région, a choisi à un moment donné de vivre en cercle fermé et on la décrit comme nettement moins ouverte que les autres villes flamandes (beaucoup se souvienne du slogan « Wallen buiten (Wallons dehors) » qui obligea les francophones à créer Louvain-la-Neuve, ville créé de toute pièce, pour accueillir les universités francophones de la région).
Le conflit entre flamand et wallon y puise largement sa source – on reprochait en effet la volonté qu’a eu cette ville de renoncer à parler flamand pour privilégier le français (langue plus digne aux yeux des aristocrates et riches commerçants : les enfants n’avaient plus le droit de parler le flamand ! Conflit à la base exclusivement entre flamands…) – à l’heure actuelle, cette donnée historique a été oubliée et le conflit récupéré par les politiques pour en faire un cheval de bataille afin d’obtenir un confédéralisme dont tous les citoyens ne sont pas demandeurs (multiplier les « gouvernements » multiplie également la charge du salaire – mirifique – des représentants du peuple ! Une partie notable de la dette nationale a été très largement influencé par l’augmentation de ce budget !)



Moins réputée que Bruges, cette ville flamande a cependant beaucoup de ressemblance avec celle-ci. Elle n’a rien à lui envier au niveau architectural si ce n’est le fait que les règles d’urbanisme ont été bien plus respectueuses à Bruges.
Gand/Gent souffre en effet de la présence de lignes électriques aériennes qui la défigure considérablement dans certains quartiers !

La présence de canaux navigables a bien des attraits et il est agréable de s’y promener et faire le tour du château des comtes de Flandre baigné par ses eaux.

L’offre est par ailleurs complétée par de nombreux musées.


dimanche 7 mai 2017

Charleroi


Après mes articles sur les villes les plus importantes de Belgique, - telles Anvers, Bruxelles, Bruges et Namur – je ne peux passer sous silence les villes de Gent/Gand, Liège et Charleroi pour clôturer le chapitre.

Aujourd’hui, je vais m’intéresser à Charleroi, assez mal connue et réputée. J’admets que cette cité du pays noir n’est pas des plus jolies ! Son passé glorieux et l’aura qu’elle pouvait avoir sont depuis longtemps oubliés suite à la fermeture des charbonnages et l’extinction de son industrie métallurgique. Ce haut-lieu belge s’est depuis des décennies vidé de sa substance et a laissé la place à une ville peuplée d’une population de chômeurs et de navetteurs qui se sont vus contraints de chercher du travail vers le Brabant et Bruxelles qui connaissent cependant eux aussi un déclin comme bien des régions d’Europe. Pourtant, ce pays a vu la naissance de l’école de Marcinelle et la multitude des dessinateurs de bandes dessinées qui ont également fait sa réputation.

Sur les bords de la Sambre qui a vu son cours déplacé sur l’extérieur, au milieu de ses terrils – vestige de son passé houillers – la ville cherche à renaître de ses cendres en multipliant les travaux. Aujourd’hui, la ville basse (en bord de Sambre) a déjà changé de visage.

Après une longue période de travaux qui a vu disparaître certaines rues, nombre de maisons et de commerces ; un nouveau centre commercial « rive gauche » a vu le jour et le centre ville a diamétralement été modifié ! Fini l’artère principale qui permettait une traversée aisée du bas de la ville, le Boulevard Tirou a été coupé en deux et fait la part belle aux piétons. Peu à peu, les voitures se voient bannies du centre et le parking désormais réglementé dans toute la ville est devenu un casse-tête pour le visiteur – invité à utilisé les transports en commun.

Pour la gare qui a déjà été retravaillée, il serait question que de nouvelles modifications y soient apportées et qu’une extension commerciale y soit adjointe … est-ce bien nécessaire ?

C’est plus joli, certes mais les années précédents ce grand changement ont été pénibles pour l’ensemble de la population. Les anciens commerces ont énormément souffert du manque à gagner et nombre d’entre autres se sont vus contraints de fermer boutique ou de rechercher un nouvel essor dans la banlieue (les travaux ont été trop longs et pendant longtemps, certains quartiers sont restés insalubres : ces travaux ont fait plus de dégâts immobiliers que les 2 guerres mondiales !)

Un nouveau projet est actuellement en discussion pour transformé et remplacé le vieux quartier sur la partie gauche du quai en port de plaisance pour les petits bateaux qui sillonnent la Sambre – rendant un peu plus difficile le passage des péniches qui le pratiquent également.
La volonté collégiale est de rendre plus touristique cette ville endormie et, il faut bien le dire, délabrée. Il est évident que ces changements profiteront davantage aux chalands qu’à l’habitant précarisé.

Des projets ambitieux traînent encore dans l’imagination des représentants de la ville et il est question de modifier également le haut de la ville. Je crains donc un peu la disparition des derniers vestiges de remparts – la ville avait été bâtie sur base du plan Vauban – et des restes des jardins suspendus que l’on peut encore découvrir près de la rue (piétonne) de Dampremy.
La « ville haute » nécessite cependant bien quelques aménagements, ne serait-ce qu’en adaptant les jets d’eau de la place pour lesquels le tout à l’égout a été choisi en son temps (quel gaspillage !) et qui a rendu le placement des maraîchers – présents tous les dimanches – moins facile.
Trois des grands hôpitaux de  Charleroi ont fusionné et crée le Grand Hôpital de Charleroi, appelé aussi Hôpital Marie Curie situé désormais à Lodelinsart, face au supermarché makro.
Charleroi assiste donc à la destruction de l’hôpital Civil situé en plein centre de la ville (à côté du Palais de Justice) après avoir assisté à la disparition de l’hôpital Gailly ainsi qu’au musée du verre, déplacé au Bois du Cazier à Marcinelle. A deux pas de celui-ci, Boulevard Mayence, l’ancienne caserne de police a fait place à une tour sombre qui domine la ville alors que la caserne des pompiers, anciennement situé sous le palais des expositions, a déménagé aussi en banlieue (Marcinelle).

Après avoir vu la ville désertée par les commerces, les hôpitaux, les casernes… que restera-t-il pour occuper la cité ?


Il y a 30 ans, Charleroi était encore une ville agréable et riante ; le Boulevard Tirou, la rue de la Montagne et la rue Neuve formaient le plus grand centre commerciale du coin et ces commerces diversifiés et chaleureux s’agrémentaient de bistrots sympathiques et typiques. Il faisait bon vivre en ces lieux qui vous menaient indifféremment de la ville basse à la ville haute sans rupture ! Les marchés du weekend (en ville basse le samedi et en ville haute le dimanche) étaient réputés et très courus, offrant aux nombreux chalands la qualité de ses produits. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’un ersatz de cette ville ! 

lundi 1 mai 2017

Avoir des enfants



L’option d’être mère (ou pas) est un choix strictement personnel qui ne demande ni jugement, ni critique. Je respecte profondément celles qui ne sentent pas la fibre maternelle et qui choisissent en connaissance de cause de ne pas procréer (même si la société fait généralement subir aux femmes une pression assez forte : la survie de la race humaine est à ce prix !)
Je pense sincèrement qu’il vaut mieux ne pas « donner la vie » qu’être une mauvaise mère. Je crois également, lorsque je vois certaines horreurs dans les médias, que certaines femmes devraient s’abstenir d’avoir des enfants lorsqu’elles n’ont pas la capacité physique, morale ou parfois financière de s’en occuper correctement (il faut malheureusement être aussi capable de réflexion ou de se poser simplement la question du bien-fondé de tomber enceinte ou pas !)

Pour les femmes issues du quart monde, n’ayant pas ou peu reçu d’instruction, porter un enfant n’est même pas un sujet de réflexion : elles sont enceintes parce que c’est comme ça et pour le reste, on verra ! Certaines se révèlent cependant d’excellentes mères, pauvres mais aimantes, peu instruites mais avec un bon sens que d’autres, issues des milieux plus aisés sensés être mieux adaptés, pourraient copier ! Il s’agit donc, à mon sens, bien d’une question de personne et non de milieu social !

Malheureusement concevoir un enfant est quasi donné à toutes les femmes (une femme stérile se sent d’ailleurs bien souvent comme incomplète et souffre de ne pas être comme les autres, trouve profondément injuste de n’avoir pas le pouvoir de décider d’avoir ou pas un enfant) quelles que soit ses capacités à devenir ou non une bonne mère. Au départ, on est juste des géniteurs … c’est à la naissance de l’enfant que l’on devient réellement un père et une mère, ou, dans l’idéal, un papa et une maman ! Je ne renie pas le fait que certaines femmes ne peuvent compter sur la présence du géniteur (un homme qui abandonne femme et enfant n’est qu’un géniteur – que cet abandon soit volontaire ou pas - ! Il s’est contenté de donner son patrimoine génétique et basta !) et se révèlent cependant être de bonne mère et/ou maman.

Il y a effectivement une grosse différence à être une mère et devenir une maman.

On « fait » un enfant pour une multitude de raisons plus ou moins valables, discutables ou acceptables … Parfois sans se poser trop de questions et rarement en pensant à l’impact sur la vie des femmes et en se projetant sur l’avenir (20 ans quand même, ça compte !)
Entre le bébé, l’enfant, l’adolescent et l’adulte en devenir, bien des années et des soucis se présenteront à vous ! Les 9 mois de grossesse ne sont quasi rien face au rôle – souvent ignoré et pourtant extrêmement important – que devra jouer la mère (et par extension le père qui devrait s’impliquer tout autant que la mère de son enfant !)
Il faut être bien conscient que l’arrivée d’un enfant va entraver la liberté personnelle des parents,  limiter les options (temps, finances, etc) pour plusieurs années et finalement changer complètement la vision de la vie que pouvait avoir les géniteurs de l’enfant.
On ne devrait donc jamais avoir un enfant sans y être préparé …

Une fois avoir répondu aux besoins vitaux du nourrisson, la vraie aventure commence ! C’est lorsque le nourrisson devient bébé puis enfant que l’aspect éducatif intervient vraiment. Même si l’éducation intervient dès le berceau : Bébé a très vite compris que c’est mieux dans les bras de maman (protection, sécurité, amour et odeur du lait maternel sont tellement présents !), compris aussi que le moindre pleurs a le pouvoir magique de faire apparaître « maman » ! Il faut donc dès le départ lui apprendre qu’il y a une heure pour tout … pour ne pas devenir l’esclave du petit et nier totalement sa vie de femme : nous ne sommes pas que des « vaches à lait » totalement dévolues à la cause infantile … nous sommes et restons des femmes, des épouses, des compagnes et nous devons aussi garder du temps pour les éventuels autres enfants, notre mari et surtout nous-mêmes ! N’oubliez pas le cordon ombilical est coupé à la naissance, ce n’est pas par hasard ! L’enfant devient une entité propre et vous redevenez une femme indépendante !
Celles qui se veulent « mère parfaite », ont souvent tendance  à s’oublier totalement face à leur petit : c’est un mauvais calcul et parfois source de frustration … Conserver un peu de temps pour soi est tout autant bénéfique à l’enfant : il sera plus heureux dans les bras d’une maman épanouie et détendue (et une fois adulte, il sera lui aussi capable de vivre de ses propres ailes … vous voulez vraiment un « Tanguy » ?)

Puis vient l’éducation de l’enfant : il vous faudra lui apprendre tant de choses ! Marcher, manger, parler … mais aussi vous respecter. Vous n’appartenez pas plus à l’enfant qu’il ne vous appartient. Vous êtes sa maman mais surtout son guide, celle qui fera de lui l’adulte de demain, celle qui sera capable, le moment venu, de lui lâcher la main pour qu’il puisse gagner son indépendance et sa liberté : nous avons été créé pour être libre et responsable et c’est vers ce but que doit tendre l’éducation !
Un enfant ne doit pas être un « bâton de vieillesse » comme une maman ne doit pas être une esclave mais une personne de référence. Nous sommes le mentor de l’enfant et notre espoir devrait être que l’élève dépasse son maître : quelle fierté que notre enfant réussisse là où nous avons échoué ou qu’il dépasse nos espérances en atteignant des niveaux que nous n’aurions jamais imaginé ou rêvé … ou tout simplement, qu’il soit un adulte heureux et équilibré dans le domaine qu’il aura choisi !

Certaines mères trop protectrices en deviennent égoïstes et parfois même castratrices. Cela génère tant de souffrances : l’enfant est contraint de choisir entre se réaliser en tant qu’homme, en ayant parfois l’obligation de se séparer de sa mère pour pouvoir grandir, ou rester le petit enfant de maman sans pouvoir devenir ce qu’il était appelé à être !
Combien de Mozart, d’Einstein, etc ont été détruits par de telles mères ?
Ces mères ne sont pas des mamans … la mère fait un enfant pour elle tandis que la maman donne la vie à un enfant pour en faire un adulte de demain !
L’amour maternel est un don de soi pas un amour calcul («  il me doit tout puisqu’il me doit la vie ») Un enfant ingrat est généralement un enfant qui n’a pas reçu un amour désintéressé !

Choisir d’avoir un enfant est une lourde responsabilité à laquelle il vaut sans doute mieux ne pas trop penser … sans quoi il y aurait probablement moins d’enfant.

En définitive, on donne la vie puis on essaie de faire de son mieux en espérant ne pas commettre trop d’erreur … si on est capable d’aimer l’enfant correctement, je crois que les erreurs seront pardonnées.