L’option d’être mère (ou pas) est un choix
strictement personnel qui ne demande ni jugement, ni critique. Je respecte
profondément celles qui ne sentent pas la fibre maternelle et qui choisissent
en connaissance de cause de ne pas procréer (même si la société fait
généralement subir aux femmes une pression assez forte : la survie de la
race humaine est à ce prix !)
Je pense sincèrement qu’il vaut mieux ne pas
« donner la vie » qu’être une mauvaise mère. Je crois également,
lorsque je vois certaines horreurs dans les médias, que certaines femmes
devraient s’abstenir d’avoir des enfants lorsqu’elles n’ont pas la capacité
physique, morale ou parfois financière de s’en occuper correctement (il faut
malheureusement être aussi capable de réflexion ou de se poser simplement la
question du bien-fondé de tomber enceinte ou pas !)
Pour les femmes issues du quart monde, n’ayant
pas ou peu reçu d’instruction, porter un enfant n’est même pas un sujet de
réflexion : elles sont enceintes parce que c’est comme ça et pour le
reste, on verra ! Certaines se révèlent cependant d’excellentes mères,
pauvres mais aimantes, peu instruites mais avec un bon sens que d’autres,
issues des milieux plus aisés sensés être mieux adaptés, pourraient
copier ! Il s’agit donc, à mon sens, bien d’une question de personne et
non de milieu social !
Malheureusement concevoir un enfant est quasi
donné à toutes les femmes (une femme stérile se sent d’ailleurs bien souvent
comme incomplète et souffre de ne pas être comme les autres, trouve
profondément injuste de n’avoir pas le pouvoir de décider d’avoir ou pas un
enfant) quelles que soit ses capacités à devenir ou non une bonne mère. Au
départ, on est juste des géniteurs … c’est à la naissance de l’enfant que l’on
devient réellement un père et une mère, ou, dans l’idéal, un papa et une
maman ! Je ne renie pas le fait que certaines femmes ne peuvent compter
sur la présence du géniteur (un homme qui abandonne femme et enfant n’est qu’un
géniteur – que cet abandon soit volontaire ou pas - ! Il s’est contenté de
donner son patrimoine génétique et basta !) et se révèlent cependant être
de bonne mère et/ou maman.
Il y a effectivement une grosse différence à
être une mère et devenir une maman.
On « fait » un enfant pour une
multitude de raisons plus ou moins valables, discutables ou acceptables …
Parfois sans se poser trop de questions et rarement en pensant à l’impact sur
la vie des femmes et en se projetant sur l’avenir (20 ans quand même, ça
compte !)
Entre le bébé, l’enfant, l’adolescent et
l’adulte en devenir, bien des années et des soucis se présenteront à
vous ! Les 9 mois de grossesse ne sont quasi rien face au rôle – souvent
ignoré et pourtant extrêmement important – que devra jouer la mère (et par
extension le père qui devrait s’impliquer tout autant que la mère de son
enfant !)
Il faut être bien conscient que l’arrivée d’un
enfant va entraver la liberté personnelle des parents, limiter les options (temps, finances, etc)
pour plusieurs années et finalement changer complètement la vision de la vie
que pouvait avoir les géniteurs de l’enfant.
On ne devrait donc jamais avoir un enfant sans
y être préparé …
Une fois avoir répondu aux besoins vitaux du
nourrisson, la vraie aventure commence ! C’est lorsque le nourrisson
devient bébé puis enfant que l’aspect éducatif intervient vraiment. Même si
l’éducation intervient dès le berceau : Bébé a très vite compris que c’est
mieux dans les bras de maman (protection, sécurité, amour et odeur du lait
maternel sont tellement présents !), compris aussi que le moindre pleurs a
le pouvoir magique de faire apparaître « maman » ! Il faut donc
dès le départ lui apprendre qu’il y a une heure pour tout … pour ne pas devenir
l’esclave du petit et nier totalement sa vie de femme : nous ne sommes pas
que des « vaches à lait » totalement dévolues à la cause infantile …
nous sommes et restons des femmes, des épouses, des compagnes et nous devons
aussi garder du temps pour les éventuels autres enfants, notre mari et surtout
nous-mêmes ! N’oubliez pas le cordon ombilical est coupé à la naissance,
ce n’est pas par hasard ! L’enfant devient une entité propre et vous
redevenez une femme indépendante !
Celles qui se veulent « mère
parfaite », ont souvent tendance à
s’oublier totalement face à leur petit : c’est un mauvais calcul et
parfois source de frustration … Conserver un peu de temps pour soi est tout
autant bénéfique à l’enfant : il sera plus heureux dans les bras d’une
maman épanouie et détendue (et une fois adulte, il sera lui aussi capable de
vivre de ses propres ailes … vous voulez vraiment un
« Tanguy » ?)
Puis vient l’éducation de l’enfant : il
vous faudra lui apprendre tant de choses ! Marcher, manger, parler … mais
aussi vous respecter. Vous n’appartenez pas plus à l’enfant qu’il ne vous
appartient. Vous êtes sa maman mais surtout son guide, celle qui fera de lui
l’adulte de demain, celle qui sera capable, le moment venu, de lui lâcher la
main pour qu’il puisse gagner son indépendance et sa liberté : nous avons
été créé pour être libre et responsable et c’est vers ce but que doit tendre
l’éducation !
Un enfant ne doit pas être un « bâton de
vieillesse » comme une maman ne doit pas être une esclave mais une
personne de référence. Nous sommes le mentor de l’enfant et notre espoir
devrait être que l’élève dépasse son maître : quelle fierté que notre
enfant réussisse là où nous avons échoué ou qu’il dépasse nos espérances en
atteignant des niveaux que nous n’aurions jamais imaginé ou rêvé … ou tout
simplement, qu’il soit un adulte heureux et équilibré dans le domaine qu’il
aura choisi !
Certaines mères trop protectrices en deviennent
égoïstes et parfois même castratrices. Cela génère tant de souffrances :
l’enfant est contraint de choisir entre se réaliser en tant qu’homme, en ayant
parfois l’obligation de se séparer de sa mère pour pouvoir grandir, ou rester
le petit enfant de maman sans pouvoir devenir ce qu’il était appelé à
être !
Combien de Mozart, d’Einstein, etc ont été détruits
par de telles mères ?
Ces mères ne sont pas des mamans … la mère fait
un enfant pour elle tandis que la maman donne la vie à un enfant pour en faire
un adulte de demain !
L’amour maternel est un don de soi pas un amour
calcul (« il me doit tout puisqu’il me doit la vie ») Un
enfant ingrat est généralement un enfant qui n’a pas reçu un amour
désintéressé !
Choisir d’avoir un enfant est une lourde
responsabilité à laquelle il vaut sans doute mieux ne pas trop penser … sans
quoi il y aurait probablement moins d’enfant.
En définitive, on donne la vie puis on essaie
de faire de son mieux en espérant ne pas commettre trop d’erreur … si on est
capable d’aimer l’enfant correctement, je crois que les erreurs seront
pardonnées.