Doissche est un petit village namurois situé
entre Philippeville et la frontière Française – à 2 pas de la ville de Givet.
Ce village serait resté inconnu du plus grand
nombre s’il n’avait pas la particularité de se transformer en village artisanal
tous les dimanches de l’Ascension. En effet, ce 25 mai avait lieu le 35ème marché de l’art et l’artisanat dans son
quartier dit de « La Pireuse ».
Le quartier de la Pireuse se situe dans une rue
en pente présentant de très jolies maisons en pierre du pays et agrémenté de
beaux petits jardins bien entretenus faisant la part belle à un florilège de
fleurs hautes en couleur.
Comme pour tout petit village, il faut
reconnaître que le parking est assez peu aisé et qu’il y a dès lors intérêt à
bien choisir son créneau horaire pour n’avoir pas à se garer trop loin du
quartier. Heureusement, ce 25 mai était très agréable et ensoleillé, j’ai
d’ailleurs choisi de m’y rendre en matinée avant l’arrivée de la chaleur qui
aurait rendu la côte plus ardue à monter.
J’ai eu l’occasion de m’y rendre à de
nombreuses reprises et c’est même devenu quasi mon lieu de prédilection depuis
20 ans. Mon impression est cependant assez mitigée et j’avoue m’y rendre
actuellement davantage par habitude que vraiment par plaisir car depuis quelques
années, je suis toujours déçue. J’admets également éviter les lieux lorsque la
météo n’a pas la clémence de cette année !
J’ai gardé le souvenir de rencontres avec de
magnifiques artisans mais je m’aperçois de plus en plus que ce rendez-vous est
de moins en moins attractif. Beaucoup d’artisans ont soit cessé leur activité,
soit renoncé à se rendre dans ce beau village.
Il y a quelques années, les artisans étaient
accueillis dans la maison des habitants, leur jardin et garage alors que,
désormais, ceux-ci voient leur échoppe cantonné le long du trottoir (il n’y a
vraiment plus que 2 exceptions) je peux comprendre les habitants qui ne
désirent plus ouvrir leur intérieur (le public respecte rarement les lieux)
mais cela perd évidemment bien de son charme. A bien des égards, les intérieurs
chaleureux et de style ancien sublimaient les produits artisanaux !
Depuis quelques années, un chapiteau a pris
place au sommet de la rue pour palier à la fermeture des maisons et l’église
accueille également des artisans en son sein.
Je pense également que les artisans désertent
l’endroit en grande partie à cause de la crise qui se fait sentir et de
l’aspect assez intimiste des lieux. Il est évidemment plus intéressant pour eux
de se rendre dans des marchés artisanaux drainant davantage d’acheteurs
potentiels.
Le concept reste cependant charmant et l’entrée
est désormais gratuit.
Il fut un temps où le chaland ne rechignait pas
à payer une entrée pour pouvoir découvrir la qualité des articles présentés
mais cela n’est plus le cas et j’admets que je ne m’y rendrais sans doute plus
s’il me fallait encore débourser quelques euros pour prendre le risque d’être
une nouvelle fois déçue ! Je reconnais que cette édition ne m’a pas
présenté d’autres artisans que les habitués du coin et que les produits de
bouche prennent de plus en plus la place des produits décoratifs et des bijoux
(certes, les gens auront toujours de l’argent pour boire et manger mais je n’en
vois pas vraiment l’intérêt : l’imagination, l’ingéniosité des créateurs
m’ont largement fait défaut, une fois encore !) Certains artisans
soldaient leur production dans le but avoué de cesser leur activité et bien des
emplacements étaient resté vacants. J’ai par ailleurs constaté que les artisans
ont ramené leur prix à la baisse dans l’espoir de parvenir à écouler un peu de
leur stock : le temps de l’opulence est terminé et il leur semble assez
difficile de transformer les curieux en acheteur ! J’en tiens pour preuve l’étonnement visible
de la charmante personne à qui j’ai acheté un article.
Je pense assister d’année en année à la mort de
ce sympathique marché qui cherche pourtant encore à survivre.
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