dimanche 7 mai 2017

Charleroi


Après mes articles sur les villes les plus importantes de Belgique, - telles Anvers, Bruxelles, Bruges et Namur – je ne peux passer sous silence les villes de Gent/Gand, Liège et Charleroi pour clôturer le chapitre.

Aujourd’hui, je vais m’intéresser à Charleroi, assez mal connue et réputée. J’admets que cette cité du pays noir n’est pas des plus jolies ! Son passé glorieux et l’aura qu’elle pouvait avoir sont depuis longtemps oubliés suite à la fermeture des charbonnages et l’extinction de son industrie métallurgique. Ce haut-lieu belge s’est depuis des décennies vidé de sa substance et a laissé la place à une ville peuplée d’une population de chômeurs et de navetteurs qui se sont vus contraints de chercher du travail vers le Brabant et Bruxelles qui connaissent cependant eux aussi un déclin comme bien des régions d’Europe. Pourtant, ce pays a vu la naissance de l’école de Marcinelle et la multitude des dessinateurs de bandes dessinées qui ont également fait sa réputation.

Sur les bords de la Sambre qui a vu son cours déplacé sur l’extérieur, au milieu de ses terrils – vestige de son passé houillers – la ville cherche à renaître de ses cendres en multipliant les travaux. Aujourd’hui, la ville basse (en bord de Sambre) a déjà changé de visage.

Après une longue période de travaux qui a vu disparaître certaines rues, nombre de maisons et de commerces ; un nouveau centre commercial « rive gauche » a vu le jour et le centre ville a diamétralement été modifié ! Fini l’artère principale qui permettait une traversée aisée du bas de la ville, le Boulevard Tirou a été coupé en deux et fait la part belle aux piétons. Peu à peu, les voitures se voient bannies du centre et le parking désormais réglementé dans toute la ville est devenu un casse-tête pour le visiteur – invité à utilisé les transports en commun.

Pour la gare qui a déjà été retravaillée, il serait question que de nouvelles modifications y soient apportées et qu’une extension commerciale y soit adjointe … est-ce bien nécessaire ?

C’est plus joli, certes mais les années précédents ce grand changement ont été pénibles pour l’ensemble de la population. Les anciens commerces ont énormément souffert du manque à gagner et nombre d’entre autres se sont vus contraints de fermer boutique ou de rechercher un nouvel essor dans la banlieue (les travaux ont été trop longs et pendant longtemps, certains quartiers sont restés insalubres : ces travaux ont fait plus de dégâts immobiliers que les 2 guerres mondiales !)

Un nouveau projet est actuellement en discussion pour transformé et remplacé le vieux quartier sur la partie gauche du quai en port de plaisance pour les petits bateaux qui sillonnent la Sambre – rendant un peu plus difficile le passage des péniches qui le pratiquent également.
La volonté collégiale est de rendre plus touristique cette ville endormie et, il faut bien le dire, délabrée. Il est évident que ces changements profiteront davantage aux chalands qu’à l’habitant précarisé.

Des projets ambitieux traînent encore dans l’imagination des représentants de la ville et il est question de modifier également le haut de la ville. Je crains donc un peu la disparition des derniers vestiges de remparts – la ville avait été bâtie sur base du plan Vauban – et des restes des jardins suspendus que l’on peut encore découvrir près de la rue (piétonne) de Dampremy.
La « ville haute » nécessite cependant bien quelques aménagements, ne serait-ce qu’en adaptant les jets d’eau de la place pour lesquels le tout à l’égout a été choisi en son temps (quel gaspillage !) et qui a rendu le placement des maraîchers – présents tous les dimanches – moins facile.
Trois des grands hôpitaux de  Charleroi ont fusionné et crée le Grand Hôpital de Charleroi, appelé aussi Hôpital Marie Curie situé désormais à Lodelinsart, face au supermarché makro.
Charleroi assiste donc à la destruction de l’hôpital Civil situé en plein centre de la ville (à côté du Palais de Justice) après avoir assisté à la disparition de l’hôpital Gailly ainsi qu’au musée du verre, déplacé au Bois du Cazier à Marcinelle. A deux pas de celui-ci, Boulevard Mayence, l’ancienne caserne de police a fait place à une tour sombre qui domine la ville alors que la caserne des pompiers, anciennement situé sous le palais des expositions, a déménagé aussi en banlieue (Marcinelle).

Après avoir vu la ville désertée par les commerces, les hôpitaux, les casernes… que restera-t-il pour occuper la cité ?


Il y a 30 ans, Charleroi était encore une ville agréable et riante ; le Boulevard Tirou, la rue de la Montagne et la rue Neuve formaient le plus grand centre commerciale du coin et ces commerces diversifiés et chaleureux s’agrémentaient de bistrots sympathiques et typiques. Il faisait bon vivre en ces lieux qui vous menaient indifféremment de la ville basse à la ville haute sans rupture ! Les marchés du weekend (en ville basse le samedi et en ville haute le dimanche) étaient réputés et très courus, offrant aux nombreux chalands la qualité de ses produits. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’un ersatz de cette ville ! 

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