Après mes articles sur les villes les plus
importantes de Belgique, - telles Anvers, Bruxelles, Bruges et Namur – je ne
peux passer sous silence les villes de Gent/Gand, Liège et Charleroi pour
clôturer le chapitre.
Aujourd’hui, je vais m’intéresser à Charleroi,
assez mal connue et réputée. J’admets que cette cité du pays noir n’est pas des
plus jolies ! Son passé glorieux et l’aura qu’elle pouvait avoir sont
depuis longtemps oubliés suite à la fermeture des charbonnages et l’extinction
de son industrie métallurgique. Ce haut-lieu belge s’est depuis des décennies
vidé de sa substance et a laissé la place à une ville peuplée d’une population
de chômeurs et de navetteurs qui se sont vus contraints de chercher du travail
vers le Brabant et Bruxelles qui connaissent cependant eux aussi un déclin
comme bien des régions d’Europe. Pourtant, ce pays a vu la naissance de l’école
de Marcinelle et la multitude des dessinateurs de bandes dessinées qui ont
également fait sa réputation.
Sur les bords de la Sambre qui a vu son cours
déplacé sur l’extérieur, au milieu de ses terrils – vestige de son passé
houillers – la ville cherche à renaître de ses cendres en multipliant les
travaux. Aujourd’hui, la ville basse (en bord de Sambre) a déjà changé de
visage.
Après une longue période de travaux qui a vu
disparaître certaines rues, nombre de maisons et de commerces ; un nouveau
centre commercial « rive gauche » a vu le jour et le centre ville a
diamétralement été modifié ! Fini l’artère principale qui permettait une
traversée aisée du bas de la ville, le Boulevard Tirou a été coupé en deux et
fait la part belle aux piétons. Peu à peu, les voitures se voient bannies du
centre et le parking désormais réglementé dans toute la ville est devenu un
casse-tête pour le visiteur – invité à utilisé les transports en commun.
Pour la gare qui a déjà été retravaillée, il
serait question que de nouvelles modifications y soient apportées et qu’une
extension commerciale y soit adjointe … est-ce bien nécessaire ?
C’est plus joli, certes mais les années
précédents ce grand changement ont été pénibles pour l’ensemble de la
population. Les anciens commerces ont énormément souffert du manque à gagner et
nombre d’entre autres se sont vus contraints de fermer boutique ou de
rechercher un nouvel essor dans la banlieue (les travaux ont été trop longs et
pendant longtemps, certains quartiers sont restés insalubres : ces travaux
ont fait plus de dégâts immobiliers que les 2 guerres mondiales !)
Un nouveau projet est actuellement en
discussion pour transformé et remplacé le vieux quartier sur la partie gauche
du quai en port de plaisance pour les petits bateaux qui sillonnent la Sambre –
rendant un peu plus difficile le passage des péniches qui le pratiquent
également.
La volonté collégiale est de rendre plus
touristique cette ville endormie et, il faut bien le dire, délabrée. Il est
évident que ces changements profiteront davantage aux chalands qu’à l’habitant
précarisé.
Des projets ambitieux traînent encore dans
l’imagination des représentants de la ville et il est question de modifier
également le haut de la ville. Je crains donc un peu la disparition des
derniers vestiges de remparts – la ville avait été bâtie sur base du plan
Vauban – et des restes des jardins suspendus que l’on peut encore découvrir près
de la rue (piétonne) de Dampremy.
La « ville haute » nécessite
cependant bien quelques aménagements, ne serait-ce qu’en adaptant les jets
d’eau de la place pour lesquels le tout à l’égout a été choisi en son temps
(quel gaspillage !) et qui a rendu le placement des maraîchers – présents
tous les dimanches – moins facile.
Trois des grands hôpitaux de Charleroi
ont fusionné et crée le Grand Hôpital de Charleroi, appelé aussi Hôpital Marie
Curie situé désormais à Lodelinsart, face au supermarché makro.
Charleroi assiste donc à la destruction de
l’hôpital Civil situé en plein centre de la ville (à côté du Palais de Justice)
après avoir assisté à la disparition de l’hôpital Gailly ainsi qu’au musée du
verre, déplacé au Bois du Cazier à Marcinelle. A deux pas de celui-ci,
Boulevard Mayence, l’ancienne caserne de police a fait place à une tour sombre
qui domine la ville alors que la caserne des pompiers, anciennement situé sous
le palais des expositions, a déménagé aussi en banlieue (Marcinelle).
Après avoir vu la ville désertée par les
commerces, les hôpitaux, les casernes… que restera-t-il pour occuper la
cité ?
Il y a 30 ans, Charleroi était encore une ville
agréable et riante ; le Boulevard Tirou, la rue de la Montagne et la rue
Neuve formaient le plus grand centre commerciale du coin et ces commerces
diversifiés et chaleureux s’agrémentaient de bistrots sympathiques et typiques.
Il faisait bon vivre en ces lieux qui vous menaient indifféremment de la ville
basse à la ville haute sans rupture ! Les marchés du weekend (en ville
basse le samedi et en ville haute le dimanche) étaient réputés et très courus,
offrant aux nombreux chalands la qualité de ses produits. Aujourd’hui, il ne
reste plus qu’un ersatz de cette ville !
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