Le domaine de Tervuren comprend 205 hectares et est l'une des portes de la Forêt de Soignies dans la banlieue bruxelloise. Relativement facile d'accès via le bus 1 mais le parcours prend néanmoins du temps pour arriver à destination, il était difficile pour moi de m'y rendre au départ de la capitale. Je m'y suis donc rendue en voiture via l'avenue de Tervuren qui prend sa source près du parc du Cinquantenaire et se termine près du musée de l'Afrique Centrale, juste après la statue " le Bandundu Water Jazz Band" qui est un bronze du sculpteur Tom Frantzen dont nous pouvons retrouver nombre d'œuvre en Belgique (notamment la statue de Brueghel près de l'Eglise de la Chapelle; "Madame Chapeau" rue du Midi; le Zinneke, rue des Chartreux, la statue de Jacques Brel devant sa fondation ou encore "le mariage" près de l'aquarium de Pairi Daïza).
J'avais choisi une journée nuageuse afin d'éviter certains reflets ou un éclairage trop important à travers verrières et vitres pour la bonne prise de photos. Malheureusement, dès mon arrivée, une fine pluie - qui m'a accompagnée plusieurs heures - est venue jouer les trouble-fêtes : je n'ai donc pas eu la possibilité, à mon grand regret, de m'évader dans le Parc de Tervuren.
L'entrée du musée est un bâtiment moderne situé à côté du Palais de Tervuren où se trouve le musée proprement dit : on accède donc au château via un souterrain ! Ce bâtiment moderne contient l'accueil où l'on prend son ticket (ce musée fait partie de l'offre du Pass Museum), une boutique et un restaurant africain de qualité.
Si à l'origine ce musée faisait partie d'une campagne de propagande sous l'égide de Léopold II, roi des belges, qui cherchait des investisseurs pour sa colonie africaine; désormais, l'esprit a totalement changé. Il ne s'agit plus ici de l'apologie de la colonisation ni de la supériorité des blancs sur les africains mais bien d'une tranche de l'histoire belge et congolaise ainsi qu'une présentation et une sauvegarde d'œuvres africaines. Depuis plusieurs années, certaines œuvres font l'objet d'une recherche sérieuse de la provenance et des circonstances réelles qui ont amenés ces pièces en Belgique : celles dont on a la preuve qu'elles ont été volées ou acquises de manières illégales sont destinées à être rendues à la nation congolaise. Je trouve ce projet très adéquat, néanmoins, je pense qu'il ne faut pas se contenter de rendre mais aussi de protéger ces œuvres pour qu'elles ne soient pas volées à nouveau ou revendues au seul profit d'un individu. Je n'ai que trop souvenance des sommes faramineuses restituées à l'Etat Zaïrois sous le Président Mobutu dont la population zaïroise n'a pas vu la couleur car la classe gouvernante se les ont appropriées sans vergogne ! De même, il serait dommage que ces œuvres, actuellement accessibles à tous, se retrouvent cachées en quelques collections privées. Il est à noter que l'entrée est totalement gratuite pour les jeunes de moins de 17 ans et j'ai pu constater que les visiteurs sont essentiellement africains (de Belgique ou d'ailleurs) : ce musée fait partie de leur histoire, leur patrimoine.
Ce musée est exceptionnel tant par la richesse et le nombre de ces œuvres ! Il faut compter plusieurs heures pour prendre connaissance de toutes les informations et contempler à souhait chaque pièce. Par ailleurs, le Palais est lui-même majestueux avec sa cour intérieure (inaccessible) ses sols de marbre, ses murs décorés et ses magnifiques plafonds et verrières.
L'exposition permanente est très complète : Histoire, histoire coloniale et indépendance, paysages et diversité, rituels et cérémonie, langues et musiques, taxidermie et minéraux ainsi qu'une volonté éducative pour chasser racisme et discrimination.
J'ai vraiment été subjuguée par la qualité de l'art africain que je ne connaissais qu'imparfaitement et je suis heureuse que ce musée existe car je n'aurais jamais eu l'opportunité de découvrir des pièces tellement belles et différentes de ce que l'on peut trouver sur les marchés artisanaux belges en matière d'Art Africain : les productions actuelles en sont extrêmement éloignées !
Je ne prévois pas de retourner visiter ce musée dans l'immédiat : les routes belges sont un calvaire et la Belgique est devenue un immense chantier où la mobilité est mise à mal dans toutes les régions ! Si vous êtes féru des arts africains ou ouvert à la découverte du monde africain, n'hésitez pas à franchir les portes de ce musée (abonnement €20/an) : il vaut largement le détour !
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