lundi 29 février 2016

Les transports en commun : le train



« Le train : un goût d’aventure ! » scande un ancien slogan de la SNCB … et c’est ce que je me dit chaque matin …  La raison est simple ! On ne sait jamais si on va partir, combien de temps va durer le trajet, s’il y aura ou non du retard et on n’est jamais certain d’arriver.
On a beau vouloir s’organiser, il est un fait qu’on peut de moins en moins compter sur le chemin de fer qui devient finalement juste bon pour les touristes (à condition qu’ils n’aient pas un avion à prendre !) qui, par définition, sont sensés avoir le temps… car le train reste agréable pour voyager paisiblement en papotant avec son voisin ou en lisant un bon livre.

C’est toujours avec tristesse que je pense au train que j’avais tant de plaisir à prendre lors de ma jeunesse, certes, je n’étais jamais pressée, ne regardais jamais ma montre et évitais donc tout stress inutile mais je dois avouer que généralement les horaires étaient parfaitement respectés et j’avais rarement de mauvaises surprises tant pour me rendre en ville qu’à la côte.
J’adorais prendre le train et le doux ronronnement m’apaisait. J’appréciais vraiment voir défiler ville et campagne, j’aimais m’imaginer les lieux où toutes ces routes traversées pouvaient mener et je me prenais bien souvent à rêver à d’autres ailleurs.
Bien sûr, j’occupais un wagon sans climatisation mais l’ouverture des fenêtres suffisait généralement pour aérer le véhicule (je ne prenais de toute façon pas les mêmes trains que les navetteurs et n’avais donc pas trop souvent une foule dans le train).
C’était encore l’époque où l’on pouvait fumer une cigarette et il y avait donc des wagons non fumeur peu occupés qui me laissaient le choix de la place assise et la possibilité d’étendre mes jambes. Qu’il était agréable de me laisser conduire jusqu’à destination !
J’ai pris plaisir à voyager ainsi en tout sens dans ma belle Belgique et le voyage vers les Ardennes me permettaient de traverser des régions où la nature était encore préservée. J’ai pu découvrir des paysages, une faune et une flore très diversifiée : oui, il m’est arrivé de prendre un aller-retour juste pour le plaisir et sans but réel.

Aujourd’hui, fini tout cela ! Je suis navetteur et j’enrage plus souvent qu’à mon tour sur les retards, les suppressions de train (pour tous les motifs possibles), les grèves et les trains bondés. A plusieurs reprises, j’ai dû changer mes horaires pour arriver à l’heure et je pars désormais 1h plus tôt pour avoir une chance d’être dans les temps.
J’ai toujours la joie de pouvoir y lier connaissance et c’est bien sympathique de faire partie d’un groupe de navetteurs avec lesquels je peux parler et rire ; je peux toujours lire un livre pendant que je me fais conduire … mais encore faut-il trouver une place assise (c’est nettement moins pratique de prendre un livre quand on est debout ou de suivre une conversation quand on est disséminé dans un wagon !)
Par contre, de plus en plus, les rails sont cloisonnés et nous n’avons plus accès à la beauté des paysages : la vue n’a plus rien d’intéressant, c’est moche des murs de bétons !

Nous avons désormais la climatisation : formidable en toutes saisons … quand elle est bien réglée et atroce, si par malheur, elle est en panne ! Car il est désormais impossible d’ouvrir une fenêtre. Le train s’est modernisé … parfait sauf que cela engendre des pannes techniques qui n’avaient pas lieu auparavant ! L’inconvénient des rames plus modernes réside aussi dans le fait que le nombre de places assises a diminué (et je ne parle pas des saisons où l’on retire des wagons pour affréter des trains pour les touristes – le navetteur étant par définition un client fidèle qui paie généralement à l’année, il est donc inutile d’en tenir compte alors qu’il est ambitieux de séduire une nouvelle clientèle !)

Le train de mon enfance se doit désormais d’être rentable : cela devient donc du transport de marchandises (produits et personnes ont la même valeur !)
Le confort s’est amélioré ? Pas vraiment, parfois dans certains trains mais toujours au détriment d’autres choses (mais pour être honnête, j’avoue qu’en Grande Bretagne, c’est bien pire !)

Ne payant plus mon train (mon employeur paie pour moi), je peux difficilement m’insurger contre le prix mais je le trouve encore raisonnable par rapport à d’autres pays.

Il est cependant un point où tout est resté inchangé : les accompagnateurs de train …
Pour la plupart, ils sont toujours aussi gentils, serviables et compétents ; je n’ai jamais eu à m’en plaindre (mais je suis aussi toujours en ordre !). J’admets qu’ils ne sont pas toujours nécessairement de bonne humeur mais je pense que la perte de qualité de la SNCB doit terriblement les frustrer (quand on aime son métier, on ne supporte pas de voir son outil se déprécier autant et diminuer de valeur). En tant qu’être humain, il est normal aussi qu’ils ne soient pas toujours au mieux de leur forme (surtout en fonction de leurs horaires et utilisation bien souvent au détriment de leur vie de famille, congés, vacances, etc)

En misant tout sur la rentabilité, en ignorant volontairement l’aspect humain (personnel, clientèle, etc), la SNCB est en train de perdre toute l’estime que la population pouvait avoir d’elle ! Le service ne s’améliore pas et, à mon sens, si le chemin de fer survit c’est uniquement par qu’il n’y a actuellement pas une offre équivalente. Nos routes sont engorgées et la SNCB possède encore le monopole.

Je rêve à une époque où il y aura un concurrent sérieux pour le rail de sorte qu’il se mette à nouveau en quatre pour satisfaire les personnes qui le font finalement vivre. … et je ne parle évidemment pas d’un concurrent sur le rail ce qui engorgerait plus encore un chemin de fer déjà à saturation !

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