lundi 29 février 2016

Le dictionnaire


Au risque d’être redondante, je reparle sans hésiter de la manière dont mon parrain m’a appris à découvrir SON usage personnel du dictionnaire et les raisons pour lesquelles j’ai, moi aussi, appris à l’aimer.

Le dictionnaire est le plus merveilleux des outils pour apprendre les subtilités de ma langue et empêcher que certains mots disparaissent faute d’être encore utilisés. J’ai appris à apprécier de voyager entre ces nombreux mots, définitions et synonymes ; j’ai aimé entreprendre cette découverte tel un explorateur sur une terre vierge ou si peu pratiquée.
Ouvrir cette brique à n’importe quelle page, prendre la peine d’ouvrir mon esprit à des mots nouveaux et ma mémoire à des citations, des locutions latines…
Savourer la particularité de certaines orthographes et découvrir le pourquoi de celle-ci ; goûter la rareté de certains mots et leurs usages pour, comble de bonheur, pouvoir l’utiliser à bon escient … et tant pis si l’on me regarde comme une extra-terrestre !

Je n’ai jamais caché à quel point j’aime ma langue maternelle : le français et à quel point je déplore de ne pas être capable de l’utiliser parfaitement, non comme une érudite mais comme une fan d’une des langues les plus riches au monde !

De la même façon, dans mon vieux dictionnaire illustré, je me suis plu à découvrir des visages, des noms de célébrités, connues ou pas, des écrivains, des peintres, etc augmentant de la sorte ma culture générale et nourrissant mon cerveau d’un savoir tout aussi superflu que la connaissance actuelle des vedettes du moment dont on ne parlera peut-être plus dans 30 ans.
Cette perception des êtres dont personne ne m’avait parlé m’a parfois incitée à chercher l’une de leurs œuvres, de leurs écrits, de leurs tableaux …

Humer l’odeur de vieux livres est pour moi un délice : je ne saurais pas m’habituer et me doter d’une liseuse pour découvrir une nouvelle lecture. J’ai besoin du contact du papier, râpeux à souhait et dégageant un arôme désuet. J’ai pu découvrir des poèmes oubliés depuis longtemps dont la richesse du vocabulaire me ravissait …
Qui connait encore Pierre de Ronsard ou Edmond Rostand ?
Qui apprécie encore Louis Aragon ou Boris Vian ?
Sans le dictionnaire, comment aurais-je encore pu entendre parler de ces poètes tristement oubliés ?
J’ai beau apprécié les poètes d’aujourd’hui tel Cabrel ou Duteuil qui ont l’art de mettre en chanson les plus belles des paroles : il n’est pas nécessaire de quitter des  mots simples pour exprimer la beauté et la finesse d’un sentiment mais j’avoue être sensible à certaines tournures de phrases désormais obsolètes. Mon style est peut-être aussi un peu vieillot mais il s’est nourri de tous ces sonnets, strophes et alexandrins révolus.

Jamais je ne remplacerai mon bon vieux dictionnaire par un nouveau dont on retire peu à peu la substance, dont on échange les vieux mots contre des nouveaux mots étrangers…
J’adjoindrai simplement à mon vieil ami, ce nouveau dico pour enrichir encore mon vocabulaire avec des mots aussi exotiques que moucharabieh, inexistant dans la langue française car ne se rapportant à rien de présent en Europe par le passé.
Je ne suis pas adversaire des langues et cultures étrangères mais j’estime qu’elles doivent se nourrir l’une de l’autre et non se concurrencer.

Aujourd’hui, comme beaucoup, je déplore la simplification de l’orthographe des mots (hormis si la raison étymologique l’exige) et je n’arrive pas à comprendre pourquoi on ôte le difficile apprentissage du français à nos jeunes … (on leur a déjà supprimer le service militaire qui pourtant leur apportait une certaine discipline : regarder où va le monde avec la montée de la délinquance ! Avant, les jeunes perdaient d’abord leur temps en caserne avant de le perdre dans la rue et cela donnait, du moins à certains, le goût de travailler !)

Ne vous méprenez pas, je suis tout aussi moderne que les autres mais j’aime conserver un langage soigné et je n’ai aucune envie de parler de manière trop familière voire vulgaire… Tans pis si l’on me juge un peu prétentieuse : c’est juste le manque de connaissance de la langue qui fait penser cela, mes amis quelques peu érudits se plaisent à converser avec moi ! La langue française est si belle et si riche ! Je déplore tellement de ne plus pouvoir me faire comprendre par la masse des gens et devoir régresser parfois fortement pour adapter mon langage aux connaissances des autres. Par contre, quel est mon bonheur quand j’ai la possibilité d’apprendre de nouveaux mots ou de nouvelles expressions (certaines sont tellement imagées qu’elles en deviennent délectables !)

J’admets cependant que je ne parle pas exactement comme j’écris mais je m’efforce néanmoins d’utiliser des mots ciblés et le mieux choisis possible.
Pour le langage écrit, j’avoue sans rougir que je n’hésite pas à utiliser divers dictionnaires pour vérifier orthographes, définitions et synonymes afin de respecter parfaitement ma pensée… et éviter les redondances constantes. Que serais-je sans dictionnaire ?


L’outil informatique est merveilleux puisqu’il a intégré des dictionnaires pour me faciliter la vie … vous voyez que je suis moderne et capable d’utiliser tous les  moyens existants pour garder un langage correct ! Je reconnais que je surfe davantage sur le net que dans mes bouquins par facilité mais que, pour moi, un livre est sacré et je me sens dans l’incapacité d’en jeter un quel qu’il soit !


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