Cela fait déjà quelques années (voire
décennies) que je rêvais de voir ce fameux – et réputé – Doudou de Mons. Le
vivre sur place est une chose pour s’intégrer à l’ambiance … mais le bon plan
pour vraiment en profiter, c’est encore le regarder en direct sur la télé (ou
Facebook ou Youtube) : ce qui était parfaitement possible encore cette
année sur la télé MB (Mons-Borinage) … c’était donc le tout bon plan pour tout
voir, pour être partout et voir réellement tout … il est clair que sur place,
vu la foule, il est impossible de se déplacer ; il reste donc les écrans
géants disséminés partout dans la ville !
Je me suis donc installée bien confortablement
dans mon fauteuil pour voir cette grande fête et en profiter … par
procuration !
Un premier point : vu la foule visible, ce
serait une folie de s’y rendre – surtout avec des enfants ! – et c’est
prendre un risque énorme de prendre un mauvais coup …
Les places à la Collégiale pour voir la
descente de la Chasse de Sainte Waudru sont très limitées et les personnes
voulant être présentes ont pour la plupart assistés à l’opération par écrans
interposés.
La foule est énorme pour voir passer la
procession et il est bien plus intéressant de regarder à la télé car vous
disposez alors de toute l’information pour savoir qui est qui et les tenants et
aboutissants de leur présence (sans compter la possibilité de voir les détails
qu’il serait impossible de voir sur place !)
Il est illusoire d’imaginer voir correctement
le passage du Car d’or et c’est encore prendre le risque d’être étouffée par la
foule, ou écraser (imaginer une personne qui tomberait, elle serait à coup sûr
piétiner !)
Il est techniquement impossible de se
trouver dans la montée du car d’or et ensuite sur la Grand Place pour assister
au combat du « Lumeçon » …
Deuxième point : au départ, le soleil
inondait la ville et la chaleur moite était épouvantable (un de mes amis était
sur place et j’ai pu revivre cette Doudou au travers de son expérience – il m’a
confirmé que – pour un non montois – mon choix d’assister par télé était
judicieux : jamais je n’aurais pu voir tout comme je l’ai fait !).
Lorsque le car d’or est arrivé au sommet, une averse à rafraichi l’assistance
pour s’arrêter juste au moment du combat.
Troisième point : contrairement aux
personnes sur place, j’ai vu l’arrivée du « dragon » comme si j’étais
derrière la caméra ; j’ai vu le tourniquet sur le pavé dédié et appris
pourquoi !, j’ai vu le lâcher de ballons, les tchin-tchin, les diables et
St Georges …
J’étais dans l’arène, ce qui est interdit, et
j’ai vu le combat ... sans en perdre une miette (avec toutes les
explications nécessaires pour comprendre ce folklore) … !
Par la suite, mon ami montois m’a fait vivre ce
qu’il sait de cette grande liesse populaire, sa présence sur ses terres parmi
ses amis … sur place, il faut se trouver au sein de son groupe (un minimum de
40 personnes) pour s’insérer à l’ambiance sans risque : pour profiter de
la fête en tant que non-montois, il vaut mieux y être invité par un montois
pour faire partie intégrante de la fête… il faut aussi être capable de suivre
la cadence et boire autant et aussi vite que les autres (la bière coule à
flots ! … surtout quand il fait chaud !)
A la télé, on ne voit pas tout … on ne voit pas
les bousculades et les coups échangés ; on ne voit pas la castagne, les
échauffourées et les gros bras !
J’ai compris pourquoi il y avait des groupes
aux t-shirt de même couleur …
Chaque quartier de Mons possède sa couleur et
c’est un signe de ralliement !
Il faut savoir que seuls les costauds sont à
même de se trouver à la corde autour de l’arène, que seuls les 3-4 premiers
rangs sont capables d’attraper le crin de la queue du dragon (s’ils n’ont pas
été assommés par la tombée de la queue) et que tout crin, feuille, ou autres
souvenirs attrapés ne restera pas en votre possession (on vous le volera, on
vous le chipera et on n’hésitera pas à vous taper pour ça … sauf si vous faites
140kg !)
Sous la poussée des gens, les personnes devant
la corde doivent être assez athlétiques pour supporter d’être écraser et
résister aux coups des hommes en blancs et des hommes feuilles qui n’hésitent
pas à boxer la foule pour récupérer la queue !
La foule est cependant assez disciplinée pour
respecter l’interdiction d’entrer dans l’arène (sauf ceux pour qui c’est la
seule solution pour respirer : ils sont alors extirpés par la police qui
les emmènent à la sortie prévue !) … Cette foule en liesse, c’est de la
folie.. et pourtant, il n’y a pas de débordement car chaque quartier exerce sa
propre autorité pour éviter que cela tourne mal : la foule s’autorégule !
Certes, dans les petites heures de la nuit, boisson aidant, il ne faut plus
trop y compter mais de jour, tout est toujours sous contrôle : les montois
ne veulent pas se voir interdire cette grande fête annuelle ! Voilà
pourquoi, tout se passe toujours bien … mais il ne faut pas trop regarder de
près – ce n’est pas déclaré aux médias, mais la Croix rouge a beaucoup de
blessés à soigner ! – ni entrer dans les détails !
Il ne faut pas ignorer que 100.000 personnes
font la fête sur 4 jours !
Conclusion : pour voir le Doudou, il vaut
mieux le regarder à la télé ; pour vivre le Doudou, il faut se rendre sur
place avec un vrai montois … vous vous amuserez mais vous ne verrez rien et il
vous faudra quelques jours pour vous en remettre ! Je crois aussi qu’il
vaut mieux avoir l’estomac solide … ne le dites pas aux Montois, mais je crois que c'est surtout la fête des brasseurs (leur chiffre d'affaires doit faire une envolée à faire rougir d'envie n'importe quel commerçant !)
Pour compléter le sujet du "Doudou", si vous désirez davantage d'informations et voir de près les accessoires, vous pouvez visiter le Musée du Doudou (de préférence bien avant ou bien après ladite fête) !
Le bâtiment se trouve au fond du jardin du Mayeur et fait partie de l'offre montoise du pass museum.
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