lundi 28 mai 2018

Mons : Doudou 2018



Cela fait déjà quelques années (voire décennies) que je rêvais de voir ce fameux – et réputé – Doudou de Mons. Le vivre sur place est une chose pour s’intégrer à l’ambiance … mais le bon plan pour vraiment en profiter, c’est encore le regarder en direct sur la télé (ou Facebook ou Youtube) : ce qui était parfaitement possible encore cette année sur la télé MB (Mons-Borinage) … c’était donc le tout bon plan pour tout voir, pour être partout et voir réellement tout … il est clair que sur place, vu la foule, il est impossible de se déplacer ; il reste donc les écrans géants disséminés partout dans la ville !

Je me suis donc installée bien confortablement dans mon fauteuil pour voir cette grande fête et en profiter … par procuration !

Un premier point : vu la foule visible, ce serait une folie de s’y rendre – surtout avec des enfants ! – et c’est prendre un risque énorme de prendre un mauvais coup …
Les places à la Collégiale pour voir la descente de la Chasse de Sainte Waudru sont très limitées et les personnes voulant être présentes ont pour la plupart assistés à l’opération par écrans interposés.
La foule est énorme pour voir passer la procession et il est bien plus intéressant de regarder à la télé car vous disposez alors de toute l’information pour savoir qui est qui et les tenants et aboutissants de leur présence (sans compter la possibilité de voir les détails qu’il serait impossible de voir sur place !)
Il est illusoire d’imaginer voir correctement le passage du Car d’or et c’est encore prendre le risque d’être étouffée par la foule, ou écraser (imaginer une personne qui tomberait, elle serait à coup sûr piétiner !)
Il est techniquement impossible de se trouver dans la montée du car d’or et ensuite sur la Grand Place pour assister au combat du « Lumeçon » …

Deuxième point : au départ, le soleil inondait la ville et la chaleur moite était épouvantable (un de mes amis était sur place et j’ai pu revivre cette Doudou au travers de son expérience – il m’a confirmé que – pour un non montois – mon choix d’assister par télé était judicieux : jamais je n’aurais pu voir tout comme je l’ai fait !). Lorsque le car d’or est arrivé au sommet, une averse à rafraichi l’assistance pour s’arrêter juste au moment du combat.

Troisième point : contrairement aux personnes sur place, j’ai vu l’arrivée du « dragon » comme si j’étais derrière la caméra ; j’ai vu le tourniquet sur le pavé dédié et appris pourquoi !, j’ai vu le lâcher de ballons, les tchin-tchin, les diables et St Georges …
J’étais dans l’arène, ce qui est interdit, et j’ai vu le combat ... sans en perdre une miette (avec toutes les explications nécessaires pour comprendre ce folklore) … !

Par la suite, mon ami montois m’a fait vivre ce qu’il sait de cette grande liesse populaire, sa présence sur ses terres parmi ses amis … sur place, il faut se trouver au sein de son groupe (un minimum de 40 personnes) pour s’insérer à l’ambiance sans risque : pour profiter de la fête en tant que non-montois, il vaut mieux y être invité par un montois pour faire partie intégrante de la fête… il faut aussi être capable de suivre la cadence et boire autant et aussi vite que les autres (la bière coule à flots ! … surtout quand il fait chaud !)

A la télé, on ne voit pas tout … on ne voit pas les bousculades et les coups échangés ; on ne voit pas la castagne, les échauffourées et les gros bras !
J’ai compris pourquoi il y avait des groupes aux t-shirt de même couleur …
Chaque quartier de Mons possède sa couleur et c’est un signe de ralliement !
Il faut savoir que seuls les costauds sont à même de se trouver à la corde autour de l’arène, que seuls les 3-4 premiers rangs sont capables d’attraper le crin de la queue du dragon (s’ils n’ont pas été assommés par la tombée de la queue) et que tout crin, feuille, ou autres souvenirs attrapés ne restera pas en votre possession (on vous le volera, on vous le chipera et on n’hésitera pas à vous taper pour ça … sauf si vous faites 140kg !)
Sous la poussée des gens, les personnes devant la corde doivent être assez athlétiques pour supporter d’être écraser et résister aux coups des hommes en blancs et des hommes feuilles qui n’hésitent pas à boxer la foule pour récupérer la queue !

La foule est cependant assez disciplinée pour respecter l’interdiction d’entrer dans l’arène (sauf ceux pour qui c’est la seule solution pour respirer : ils sont alors extirpés par la police qui les emmènent à la sortie prévue !) … Cette foule en liesse, c’est de la folie.. et pourtant, il n’y a pas de débordement car chaque quartier exerce sa propre autorité pour éviter que cela tourne mal : la foule s’autorégule ! Certes, dans les petites heures de la nuit, boisson aidant, il ne faut plus trop y compter mais de jour, tout est toujours sous contrôle : les montois ne veulent pas se voir interdire cette grande fête annuelle ! Voilà pourquoi, tout se passe toujours bien … mais il ne faut pas trop regarder de près – ce n’est pas déclaré aux médias, mais la Croix rouge a beaucoup de blessés à soigner ! – ni entrer dans les détails !
Il ne faut pas ignorer que 100.000 personnes font la fête sur 4 jours !

Conclusion : pour voir le Doudou, il vaut mieux le regarder à la télé ; pour vivre le Doudou, il faut se rendre sur place avec un vrai montois … vous vous amuserez mais vous ne verrez rien et il vous faudra quelques jours pour vous en remettre ! Je crois aussi qu’il vaut mieux avoir l’estomac solide … ne le dites pas aux Montois, mais je crois que c'est surtout la fête des brasseurs (leur chiffre d'affaires doit faire une envolée à faire rougir d'envie n'importe quel commerçant !)

Pour compléter le sujet du "Doudou", si vous désirez davantage d'informations et voir de près les accessoires, vous pouvez visiter le Musée du Doudou (de préférence bien avant ou bien après ladite fête) !
Le bâtiment se trouve au fond du jardin du Mayeur et fait partie de l'offre montoise du pass museum.











 

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