dimanche 17 avril 2016

Les salons littéraires


C’était fatal, cela devait m’arriver ! J’aime manier le verbe et écrire … il était évident que je devrais un jour me retrouver dans un salon littéraire tant pour le plaisir de faire connaissance avec des auteurs de roman et/ou de nouvelles que pour avoir la joie d’acheter quelques livres. Oui, je suis une dévoreuse de livres mais j’ai choisi le domaine du fantastique qui allie si bien l’imaginaire, l’extravagant et l’irréel. J’aime cette nourriture de l’esprit … mais je m’éloigne du sujet.

J’ai donc découvert un nouveau monde et une multitude de personnes (et de personnages car bien souvent les auteurs prennent plaisir à revêtir un costume en rapport avec l’univers qu’ils développent) et j’ai eu la joie de développer une véritable relation avec certains que je retrouve fréquemment dans les divers salons où je me rends. Toujours les mêmes ? Non pas vraiment car il y a toujours de nouvelles têtes (et de nouvelles sorties d’édition) pour me donner l’occasion d’ouvrir mon porte-monnaie : je contribue à la vie d’auteurs belges et français. C’est agréable de retrouver des écrivains tentant de vivre de leur plume et, peu à peu, d’en devenir l’amie.

De petits salons presque intimismes au grande convention, c’est toute une communauté qui s’offre à vous. J’ai pu constater avec joie que peu de rivalité, de jalousie nourrissent ces auteurs qui bien souvent peuplent les mêmes salons, s’y rendant même en covoiturage.
Ils passent des journées ensemble, s’amusent, se rendent mutuellement service et finissent généralement la journée par un dernier verre.

J’attire cependant votre attention sur le fait que la plupart des auteurs s’auto-éditent ou utilisent le crowfunding pour obtenir les moyens d’éditer leurs œuvres ; il y a donc du bon et du moins bon. Des écrivains débutants à autoproclamés, peu ont pu obtenir la reconnaissance d’une grande maison d’édition mais certains ont simplement choisi de conserver leur indépendance et nous livrent un écrit superbement travaillé, une idée originale voire une saga que ne nieraient pas un Stephen King. Il ne faut pas toujours se fier au résumé (parfois pale reflet de la richesse du livre, parfois parfaitement peu intéressant), ni à l’illustration de couverture (tous n’ont pas les moyens de trouver une collaboration avec un excellent graphiste) mais généralement, on peut remarquer la recherche et l’amour qu’ils ont attaché à leur « bébé ».

Ne vous méprenez pas, ces auteurs sont bien souvent bardés de diplômes et doté d’un travail « sérieux » mais leur violon d’Ingres est l’écriture. C’est la passion qui leur fait choisir de passer leur weekend sur un stand à attendre le chaland en vue de, certes, vendre leurs œuvres qu’ils doivent distribuer et promouvoir eux-mêmes mais, également, souhaiter faire de belles rencontres. Liés au monde fantastique, ils s’intègrent parfaitement dans le décor et je trouve fascinant de rencontrer vampires, lutins, sorcières et steampunk au milieu des artisans apportant un cadre tout à faire propice à la continuité de leur univers.

Ces costumes leur permettent  de passer un bon moment entre eux et d’oublier plus facilement leurs méventes, c’est presque une fête où ils prennent plaisir de se retrouver d’année en année … et si leurs écrits font le satisfaction de quelques lecteurs, leur bonheur est complet ; d’autant que d’approche facile, ils ne rechignent pas à vous accepter comme ami sur Facebook pour prolonger la conversation et obtenir votre opinion sur leur livre. Cette amitié virtuelle vous permettra de retrouver anecdotes, photos et annonces de nouvelles parutions (surtout si vous attendez une suite !)
Il vous sera peut-être loisible de devenir un "béta" lecteur (bénévole bien entendu) ce qui a le double avantage de vous accorder la primeur de la lecture mais aussi de contribuer à l’amélioration d’un manuscrit. Il est très agréable d’effectuer ce genre d’échange car le brassage d’idée et d’avis est un enrichissement de part et d’autre.

L’avantage également d’un contact soutenu via Facebook est de ne rater aucun salon, aucune rencontre et de toujours être informé de leur séance de dédicace (cela permet aussi éventuellement de se faire envoyer la dernière sortie – le livre tant attendu sortant enfin d’impression – lorsque vous n’avez pas le temps ou l’opportunité de vous déplacer jusqu’à eux !)

J’admets bien évidemment que tout n’est cependant pas rose dans ces rencontres, j’ai renoncé parfois à m’intéresser à une « œuvre » à cause de la manière de l’auteur d’aborder le marketing de son livre : je déteste qu’on me mette un bouquin de force dans la main, j’exècre les techniques de vente à la hussarde quand votre intérêt n’a pas même le temps d’être éveillé ; je réprouve fortement ces personnes qui se positionnent de manière à empêcher tout passage et vous contraindre à les écouter ou découvrir un quart de couverture. Un bon livre se vend par lui-même et n’a pas besoin de vous être lancer à la tête !
Je reconnais que je fuis certains auteurs, avec de plus en plus d’adresse, tant leurs manières d’agir me répugnent : je ne pourrais prendre plaisir à leur parler (ce qui apparemment ne les intéressent pas : ils veulent vendre en nous baratinant et se moque éperdument de faire une rencontre peut-être prometteuse) et je n’ai pas la moindre envie de leur acheter quoique ce soit !

J’avoue qu’il doit sans doute y avoir des « lecteurs » et des curieux peu sympathiques et j’ai ouï dire que les contacts ne sont pas toujours agréables avec tout le monde ; je me dis que les réactions parfois très critiques et peu tolérantes notamment sur Booknote doivent être issues de ce type de personnes (visiblement nées pour critiquer et détruire, sans doute parce qu’elles n’ont pas le cran de devenir « auteur » et jettent leur hargne jalouse sur ces auteurs pour la plupart enjoués et bienveillants … sauf quand le succès est au rendez-vous et qu’il leur monte à la tête mais je n’en fais pas non plus une généralité !)


Une bien belle distraction donc que ces salons littéraires qui ont le mérite d’exister et de permettre souvent de bien étonnante rencontre.

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