mercredi 27 avril 2016

Les fêtes médiévales


Qui n’a pas rêvé de remonter le temps et de vivre, ne serait-ce qu’un moment, le temps des chevaliers, des châteaux-forts, de la courtoisie ? Qui ne s’est pas imaginé, ne serait-ce que pendant l’enfance, de côtoyer un chevalier, un seigneur ou se vêtir lui-même des atours (et surtout des privilèges) du seigneur et maître, omnipotent  ayant droit de vie et de mort sur ses sujets ? Car, évidemment, rares sont ceux qui se voient simple manant, serf corvéable à merci ou tendre jouvencelle dont l’existence était bien souvent vouée au bon plaisir du seigneur (surtout si elle avait le malheur d’être jolie !) …

C’est un thème de plus en plus à la mode et l’on voit chaque année davantage fleurir les marchés, les fêtes et les repas médiévaux. Telle l’époque où l’on se vêtait pour le carnaval (les plus prestigieux comme les petites fêtes de village) désormais un peu tombé en désuétude, on prend désormais plaisir à arpenter les cités médiévales pour vivre comme au Moyen-âge.

Comme lors de la décadence romaine, on se plait à revêtir des costumes du temps jadis, rarement d’époque mais parfois remarquablement bien reproduit, et mimer un passé qu’on imagine plus agréable que notre vie moderne.

Au début, lorsque ce genre de fête était marginale et finalement plus artisanale, certains passaient énormément de temps à concevoir leur personnage (parfois plus imaginaire qu’historique), leur costume (tantôt scrupuleusement respectueux de l’époque, tantôt se gargarisant d’une licence poétique qui permettait une flamboyance, une extravagance que ne permettait pas la technique ancestrale), leur geste et le rôle qu’ils entendaient jouer.
De nos jours, lors de marchés organisés dans le cadre de festival, concentration et autres fêtes, il est facile de trouver des costumes tout fait (et parfois très bien) dans des tissus bon marché ou parfois plus fastueux, à prix abordables mais néanmoins pas toujours à la portée de tous (cela est sensé être un loisir) ou au contraire à prix prohibitif (c’est devenu un commerce).

Actuellement, il ne se passe pas un weekend où ce genre de fête n’est organisé partout en francophonie (et les français ne sont pas les moins acharnés…).
Il faut admettre que ce monde est encore assez familial : tel la cour des miracles, on y trouve tout un panel de personnage car, comme dans toute scène costumée, les différences sont gommées et l’on peut y rencontrer riches et pauvres, personnes bien portantes ou handicapées, grand, petit, gros ; jeune ou vieux, rien n’a pas d’importance du moment qu’on habite son personnage … C’est encore un monde convivial où tous sont amis et prennent plaisir à se rencontrer, se reconnaître, se prendre en photo et même garder le contact via les réseaux sociaux.
On se plait à reproduire la vie faste des seigneurs en gommant l’aspect rural et triste des paysans de l’époque ou en n’en gardant que les aspects positifs.

Certaines villes au lourd passé médiéval sont le cadre idéal pour ce genre de distractions dont elles font parfois pour un seul weekend (Dinan et sa fête des remparts par exemple) ou durant toute une semaine (tel Provins) leur fond de commerce et leur curiosité touristique.
De l’idée de départ qui fut très conviviale et bonne enfant, c’est devenu peu à peu un commerce souvent florissant... lorsque la météo est de la partie !

Surfant sur la vague, fonçant pour répondre à la demande du chaland, l’organisation est de plus en plus laissée à des personnes peu au faite de l’esprit initial ne voyant plus que l’aspect pécuniaire au détriment du réel amusement : cela devient un peu tout et n’importe quoi …
Si l’on ne trouvait au départ que des articles artisanaux dont la qualité (et le prix) dépassait bien des espérances, on tend à découvrir désormais de plus en plus d’articles made in China de qualité nettement inférieure ; c’est dommage ! (mais maintenant à la portée de toutes les bourses) …

Initialement dédié aux passionnés, aux vrais amateurs, c’est devenu une simple curiosité et l’accueil d’une foule bigarrée très peu au courant des faits historiques.

Je tiens cependant à vous conseiller le repas médiéval organisé en notre belle cité de Bruges où pour l’espace d’une soirée, vous aurez l’occasion de participer aux noces d’un seigneur du cru.  Implanté dans le cadre d’une magnifique église désacralisée, qui de la sorte présente une singulière ressemblance avec la pièce principale d’un château ; vous participerez tels des figurants aux agapes de la cour. Le spectacle est haut en couleur et remarquablement bien joué par des acteurs qui sauront vous distraire de leurs costumes et des activités propres à cet époque.
Le fou du roi en est le maître de cérémonie et vous invite dans toutes les langues à prendre plaisir à cette reconstitution. Quelque soit le prix que vous aurez consenti à payer pour y accéder, vous serez accueilli en ami et nourri d’un repas copieux et bien cuisiné.
Les jubilaires du jour apprécieront une petite attention particulière qui contribuera à marquer cet anniversaire pas comme les autres d’une pierre blanche.

Ménestrels et troubadours agrémentent le repas et il est surprenant de sentir planer un faucon à 5 cm de sa tête, de voir jongleurs et cracheurs de feu ou d’applaudir un combat de chevaliers…


Je l’avoue : j’ai passé une soirée très agréable qui a réjoui mes enfants et dont le souvenir subsistera longtemps en nos mémoires !

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