dimanche 1 mai 2016

Cottage anglais


Le rêve ultime d’habitation est, à mon sens, ces merveilleux petits cottages anglais délicatement enfouis dans un jardin sauvage d’inspiration anglaise.
Je m’imagine fort bien dans l’une de ces magnifiques demeures …
Plantons le décor et vous vous y verrez aussi :

A quelques encablures d’une ville de moindre importance mais pourvue de toutes les opportunités utiles (commerces, théâtre, etc), vous parvenez dans une région campagnarde mais non rurale, paisible et agréable, embaumée par les fleurs des champs, embellie par la blondeur des blés et le parfum subtil des coquelicots, et illuminée par un soleil pâle mais bien présent.

A la sortie d’un petit village de caractère, au détour d’un chemin creux, vous déboulez face à une clôture de bois blanc qui cache à peine la luxuriance d’un jardin étagé et extrêmement fleuri au désordre apparent mais superbement étudié, derrière un gazon anglais, parsemé de tâches multicolores et odorantes, traversé par un sentier sillonnant jusqu’au seuil de la maison.
Le lieu a de fait peu d’importance car la discrétion des gentilhommières et même des manoirs est réputée : vous pouvez parfaitement avoir de proches voisins mais leurs maisons noyées dans l’effervescence de la végétation vous fait croire être seul au monde. Car, là est le plaisir de ces cottages, vous semblez – tel Robinson – seul dans votre campagne alors que vous êtes sans doute une bonne dizaine l’un près de l’autre ! Ces cottages sont bien souvent la seconde résidence de courageux travailleurs cherchant à retrouver le calme après l’exubérance bruyante de la cité …


Telle l’antre d’un lutin, sous un lourd toit de chaume, les murs blanchis ouverts de fenêtres à croisillons, la maison chaleureuse et accueillante vous tend les bras. Dotée d’un étage sous les combles, elle est robuste et avenante. Son écrin de verdure en fait un joyau, une maison de poupées. Ce n’est encore rien face à la décoration intérieure !

Le style anglais, cosy est réputé de part le monde. L’esprit typiquement british est certes chargé mais très délicat et féminin ou délibérément masculin mais avec une touche de finesse inimitable. Tout contribue au confort de l’esprit, des yeux mais également du corps : tout un art de vivre.
Dans le hall d’entrée déjà, vous êtes accueilli par une profusion de couleurs, de parfums et un style à nul autre pareil…. Une petite console lourdement chargé d’un bouquet de délicates roses tombantes ; un pot-pourri nonchalamment oublié sur la première marche menant vers l’étage ou sur une petite étagère … lorsque l’on ne déboule par directement dans un salon confortable et paisible.

Des fauteuils accueillants en daim ou en tissu vous tendent les bras et ne vous laissent aucune envie de vous en extraire ; une table délicate, revêtue d’une nappe immaculée brodée de fines roses anglaises, supportant un service à café de porcelaine raffiné, délicieusement peint de roses ou de fleurs des champs, ou plus plausiblement une fine théière; une assiette débordant de scones et de délectables biscuits complète l’ensemble.
Face à vous, un feu ouvert sous une cheminée robuste de pierres du pays diffuse une chaleur bienfaisante et, à portée de main, une vieille édition de Charles Dickens. Paresseusement posée sur l’accoudoir d’un sofa, un plaid attend prêt à vous dispenser sa salvatrice chaleur.
Tout est fait pour vous permettre de vous évader du monde dit civilisé et de son écrasante activité. C’est le charme raffiné et féminin affirmant la présence d’une femme mais l’on peut également retrouver une décoration bien plus masculine : des clubs et divan en cuir ou en tissus écossais dans un décor minimaliste mais très confortable, près de murs tapissés de tableaux ou de vieilles photos de famille. Sous une cheminée décorée de peaux ou de trophées de chasse, symbole de la virilité du propriétaire des lieux, une flambée crépitant réchauffe les lieux. En tant que femme, je privilégierais certes le décor subtil et féminin.
Une baie vitrée fait entrer le jardin à l’intérieur de la maison et la profusion de lumière donne à la pièce une vitalité bien agréable. Sur la pelouse, des meubles de jardin en fer forgé dont les arabesques sont peintes en blanc attendent l’habitant pour un retour à la nature.

Contrastant avec la quiétude du salon, derrière une jolie fenêtre donnant vue sur les arbres éloignés et sur la pelouse tondue récemment – et débarrassée des feuilles et mauvaise herbe -, une cuisine simple et fonctionnelle constituée de bois blanc et dotée de tout le confort moderne ne laisse rien paraître de la richesse du living, si ce n’est la  présence de quelques oies délicates, fervent rappel du raffinement de la porcelaine qu’abritent ces armoires solides et pratiques. Dans un appentis, tout le matériel nécessaire pour maintenir propreté et hygiène est cependant indispensable.

Un escalier recouvert de velours et légèrement tournant mène vers l’unique chambre du cottage (je n’ai pas de goût de luxe, un cottage de 4 pièces est suffisant si tout respire le bon goût et le raffinement). Un lit à baldaquin drapé par de volatiles voiles blancs et un duvet bien chaud aux lignes épurées meuble harmonieusement la pièce tandis qu’une garde-robe préserve de la poussière mes robes romantiques. C’est désuet ? Tant pis !
Dans la pièce à côté, une salle de bains à la robinetterie dorée, au carrelage étincelant dotée d’une solide baignoire sur pied et d’une jolie étagère croulant sous les serviettes de bains douces et généreuses suffisent à mon bonheur.

Qu’il ferait doux y vivre sans chichis et sans ces objets qu’on accumule dans nos maisons citadines comme si le fait d’avoir des tiroirs pleins et des greniers croulant sous le poids des ustensiles obsolètes et oubliés pouvaient nous donner l’illusion d’être riche et heureux. Nous avons finalement besoin de bien peu de choses en ce vaste monde …


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