Le rêve ultime d’habitation est, à mon sens,
ces merveilleux petits cottages anglais délicatement enfouis dans un jardin
sauvage d’inspiration anglaise.
Je m’imagine fort bien dans l’une de ces
magnifiques demeures …
Plantons le décor et vous vous y verrez
aussi :
A quelques encablures d’une ville de moindre
importance mais pourvue de toutes les opportunités utiles (commerces, théâtre,
etc), vous parvenez dans une région campagnarde mais non rurale, paisible et
agréable, embaumée par les fleurs des champs, embellie par la blondeur des blés
et le parfum subtil des coquelicots, et illuminée par un soleil pâle mais bien
présent.
A la sortie d’un petit village de caractère, au
détour d’un chemin creux, vous déboulez face à une clôture de bois blanc qui
cache à peine la luxuriance d’un jardin étagé et extrêmement fleuri au désordre
apparent mais superbement étudié, derrière un gazon anglais, parsemé de tâches
multicolores et odorantes, traversé par un sentier sillonnant jusqu’au seuil de
la maison.
Le lieu a de fait peu d’importance car la
discrétion des gentilhommières et même des manoirs est réputée : vous
pouvez parfaitement avoir de proches voisins mais leurs maisons noyées dans
l’effervescence de la végétation vous fait croire être seul au monde. Car, là
est le plaisir de ces cottages, vous semblez – tel Robinson – seul dans votre
campagne alors que vous êtes sans doute une bonne dizaine l’un près de
l’autre ! Ces cottages sont bien souvent la seconde résidence de courageux
travailleurs cherchant à retrouver le calme après l’exubérance bruyante de la
cité …
Telle l’antre d’un lutin, sous un lourd toit de
chaume, les murs blanchis ouverts de fenêtres à croisillons, la maison
chaleureuse et accueillante vous tend les bras. Dotée d’un étage sous les
combles, elle est robuste et avenante. Son écrin de verdure en fait un joyau,
une maison de poupées. Ce n’est encore rien face à la décoration intérieure !
Le style anglais, cosy est réputé de part le
monde. L’esprit typiquement british est certes chargé mais très délicat et
féminin ou délibérément masculin mais avec une touche de finesse inimitable.
Tout contribue au confort de l’esprit, des yeux mais également du corps :
tout un art de vivre.
Dans le hall d’entrée déjà, vous êtes accueilli
par une profusion de couleurs, de parfums et un style à nul autre pareil…. Une
petite console lourdement chargé d’un bouquet de délicates roses
tombantes ; un pot-pourri nonchalamment oublié sur la première marche
menant vers l’étage ou sur une petite étagère … lorsque l’on ne déboule par
directement dans un salon confortable et paisible.
Des fauteuils accueillants en daim ou en tissu
vous tendent les bras et ne vous laissent aucune envie de vous en extraire ;
une table délicate, revêtue d’une nappe immaculée brodée de fines roses
anglaises, supportant un service à café de porcelaine raffiné, délicieusement
peint de roses ou de fleurs des champs, ou plus plausiblement une fine théière;
une assiette débordant de scones et de délectables biscuits complète l’ensemble.
Face à vous, un feu ouvert sous une cheminée
robuste de pierres du pays diffuse une chaleur bienfaisante et, à portée de
main, une vieille édition de Charles Dickens. Paresseusement posée sur
l’accoudoir d’un sofa, un plaid attend prêt à vous dispenser sa salvatrice
chaleur.
Tout est fait pour vous permettre de vous
évader du monde dit civilisé et de son écrasante activité. C’est le charme
raffiné et féminin affirmant la présence d’une femme mais l’on peut également
retrouver une décoration bien plus masculine : des clubs et divan en cuir
ou en tissus écossais dans un décor minimaliste mais très confortable, près de
murs tapissés de tableaux ou de vieilles photos de famille. Sous une cheminée
décorée de peaux ou de trophées de chasse, symbole de la virilité du
propriétaire des lieux, une flambée crépitant réchauffe les lieux. En tant que
femme, je privilégierais certes le décor subtil et féminin.
Une baie vitrée fait entrer le jardin à
l’intérieur de la maison et la profusion de lumière donne à la pièce une
vitalité bien agréable. Sur la pelouse, des meubles de jardin en fer forgé dont
les arabesques sont peintes en blanc attendent l’habitant pour un retour à la
nature.
Contrastant avec la quiétude du salon, derrière
une jolie fenêtre donnant vue sur les arbres éloignés et sur la pelouse tondue
récemment – et débarrassée des feuilles et mauvaise herbe -, une cuisine simple
et fonctionnelle constituée de bois blanc et dotée de tout le confort moderne
ne laisse rien paraître de la richesse du living, si ce n’est la présence de quelques oies délicates, fervent
rappel du raffinement de la porcelaine qu’abritent ces armoires solides et
pratiques. Dans un appentis, tout le matériel nécessaire pour maintenir
propreté et hygiène est cependant indispensable.
Un escalier recouvert de velours et légèrement
tournant mène vers l’unique chambre du cottage (je n’ai pas de goût de luxe, un
cottage de 4 pièces est suffisant si tout respire le bon goût et le
raffinement). Un lit à baldaquin drapé par de volatiles voiles blancs et un
duvet bien chaud aux lignes épurées meuble harmonieusement la pièce tandis
qu’une garde-robe préserve de la poussière mes robes romantiques. C’est
désuet ? Tant pis !
Dans la pièce à côté, une salle de bains à la
robinetterie dorée, au carrelage étincelant dotée d’une solide baignoire sur
pied et d’une jolie étagère croulant sous les serviettes de bains douces et
généreuses suffisent à mon bonheur.
Qu’il ferait doux y vivre sans chichis et sans
ces objets qu’on accumule dans nos maisons citadines comme si le fait d’avoir
des tiroirs pleins et des greniers croulant sous le poids des ustensiles
obsolètes et oubliés pouvaient nous donner l’illusion d’être riche et heureux.
Nous avons finalement besoin de bien peu de choses en ce vaste monde …
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