dimanche 12 juin 2016

Les joies du camping


Episode 1

Nous parlerons ici du début du camping : terrain s’apparentant à un champ ou une prairie avec un point d’eau (ruisseau ou étang), quelques voisins et c’est à peu près tout … Le décor est donc planté !

C’était l’idée que je me faisais : un retour à la nature débarrassé des frivolités et de l’inutile, réveiller par le chant des oiseaux (ou l’appel de la nature, ça reste dans le ton …), un peu de sport pour se détendre et reprendre possession de ses membres ankylosés par une nuit reposante  sous les étoiles (et une fine toile de nylon), un agréable petit déjeuner pris en plein air en symbiose avec ladite nature, une rapide remise en état du logement puis des activités de plein air où l’on fait le plein d’oxygène et de souvenirs avant de retrouver – fatigué mais heureux – le doux confort du lit de camping (ou matelas pneumatique et sac de couchage … ou directement le sac de couchage … soyons jeune et téméraire !)

Grave erreur !!!!

Après un voyage harassant (en vélo, en voiture ou en train, il y a des inconvénients … voir mon pensum sur les transports en commun ou long voyage en voiture), après avoir enfin découvert le lieu de villégiature (camping ayant pignon sur rue, camping sauvage ou chez l’habitant), il faut s’installer (oui, oui, malgré la fatigue du voyage) !
Comme nous parlons du « vrai » camping (celui de notre enfance), pas question ici de ces merveilles de tente Quechua (non, ça n’existe pas depuis si longtemps) où le seul mal est de choisir l’emplacement et jeter, avec plus ou moins d’art, un paquet qui se déploie avec majesté tel un phœnix revenant à la vie. Nous sommes puriste et parlons ici de ces tentes plus ou moins grandes à monter entièrement.

Après avoir donc délimité l’espace imparti (Comme je suis gentille, la météo est au beau fixe et nous nous trouvons sur une pelouse verdoyante, un gazon bien gras mais sec) et inspecté les lieux pour extirper les éventuels cailloux (chercher, il y en a toujours), vous sortez tous les éléments requis en espérant que tout y est. Placer délicatement et avec entrain, la toile de fond qui sera garant de votre confort pendant tout le séjour ; puis, vous préparez les montants en fer qui constitueront la charpente de votre maison de toile. Après avoir monter l’ensemble (plus ou moins vite suivant votre capacité à compléter un puzzle car il y a longtemps que vous avez perdu la notice, ou celle-ci est incompréhensible – même si vous avez déjà campé, on ne s’habitue jamais tout à fait au montage et d’année en année, on oublie sinon ce ne serait pas amusant ! -) vous installer enfin la toile (tout aussi difficilement – c’est grand et il faut trouver le bon sens) en veillant à ne pas laisser de plis (très important pour la suite !!!!)
Quelque soit l’heure de votre arrivée et/ou le moment de votre installation, on termine généralement le tout à la lampe de poche !
On oublie trop souvent le marteau indispensable pour planter convenablement les pitons qui donneront l’impression que la tente tiendra bien pendant tout le séjour : soit, vous faites de votre mieux et, miracle, ça tient debout.
Les moins doués ont abandonné depuis longtemps et décidé de passer la nuit à la belle étoile directement dans le sac de couchage.
On oublie le dîner : pas le temps, il est trop tard et on est fatigué.

Nous nous étendons enfin dans notre lit … plus vraisemblablement dans le sac de couchage car nous n’avons pas eu le temps de monter le lit de camp (où est la notice ?) ou plus la force de gonfler le matelas. C’est là que nous réalisons que la légère pente est un peu gênante, qu’il reste quelques cailloux (négligés car trop petits) qui se révèlent plus gros que dans notre estimation … Peu importe, on est claqué et on dort … jusqu’au moment où la nature se réveille (ils ne dorment pas la nuit tous ces animaux ?!) : c’est quoi ce bruit ? C’est quoi ce « BZZZZ » ?
Ben oui, il est magnifique ce camping avec vue sur l’étang mais qui dit « pièce d’eau dormante » dit « Moustique » ! Si vous avez le malheur d’avoir la peau un peu sucrée, à vous les piqûres multiples qui vous laisseront de « délicieuses » sensations pendant plusieurs jours. Passons, peu importe aussi les piqûres ! Je suis fatiguée, je dors ! Agaçant tous ces « BZZZ »

Et c’est après une courte nuit entrecoupée de courtes périodes où vous avez pu somnoler un peu que les oiseaux se réveillent (vers 5h du matin)  « mais, j’ai encore sommeil moi ! » et vous vous retrouvez face à une magnifique araignée à 5 cm de votre nez - « aaarg » (voilà pourquoi les moustiques ont cessé de vous tourner autour) - idéal comme réveille-matin, vous êtes sorti de votre duvet plus vite que Superman et prêt à en découdre avec une monstrueuse mais petit bête qui cherchait juste à se nourrir (sur moi quelle horreur !)
Si la tente a survécu à votre fuite ( sinon retour à la case départ), vous vous retrouvez dans le matin frileux (5h, c’est tôt mais le soleil fait déjà son apparition alors la vie se réveille) et il vous faudra penser au petit déjeuner mais, avant de retrouver le nécessaire (si vous avez prévu l’intendance et pas imaginer trouver une boulangerie ouverte dès potron-minet à 5 m de votre tente), installer table et chaise pliable pour vous installer : table instable (vous vous souvenez la légère pente sans importance ?) et la chaise pliante rouillée de l’an passé où vous vous pincerez immanquablement car vous avez encore les yeux pleins de sommeil !
Au bout d’une bonne 1/2h, nous pouvons enfin disputer notre tartine avec les envahisseurs ! Oiseaux en quête eux aussi de leur pitance mais surtout les insectes qui n’hésiterons pas à s’installer partout que ce soit sur vous ou votre tartine à même la bouche … si vous n’êtes pas dégoûté, vous en avalerez certainement (ce n’est rien, ce sont des protéines) sinon vous abandonnerez votre pain à la nature (non, laissez une partie sur le côté pour la nature ne leur suffira pas : ils veulent tout !)

Peu importe, nous sommes jeunes et pleins d’ardeur ! Une quasi nuit blanche et une matinée de jeûne ne nous fait pas peur … nous sommes au-delà de cela !
Profitons enfin de ces vacances que nous attendons depuis si longtemps et découvrons les lieux : la campagne est si belle !
Tous près (à vol d’oiseau), un joli petit bois ; de l’autre côté, des champs à perte de vue et à face à nous un village bien sympathique que nous nous empressons de visiter.
Si nous avons de la chance, les villageois seront très sympathiques, accueillant et tous prêt à nous aider (ou vendre) leurs produits … je reconnais que c’est souvent le cas et que l’on peut même s’y faire des amis mais j’ai connu quelques villages où la méfiance face à ces citadins envahissants et rarement au fait des habitudes et coutume du cru (ce qui fatalement heurte la susceptibilité des gens) était largement supérieur à la sympathie.


Ce sera l’objet du second épisode …

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