Après un très mauvais souvenir d’un périple à
Londres, j’ai réitéré l’expérience … je peux donc vous assurer que le choix
d’un compagnon de voyage ne doit jamais être pris à la légère et qu’il est
indispensable de partir avec une personne très bien choisie !
Premier voyage :
Après un début de voyage en train (déjà de
quelques heures) jusqu’au port d’Oostende, nous avons pris le bateau non plus
jusque Douvres mais jusqu’à Ramsgate. En effet, à l’époque, le tunnel sous la
Manche n’existait pas et je pense que ce projet n’était pas encore à l’étude. Victime
du mal de mer, mon compagnon était d’une humeur exécrable d’autant que la mer
ne lui était pas favorable. La traversée fut longue, les banquettes peu
avenantes et généralement occupées par d’autres compagnons d’infortune.
Je n’en ai que peu de souvenirs car j’ai dû
tenir la main de mon pauvre ami tout prêt à me dicter ses dernières
volontés : rien de pire qu’un homme malade ! Inutile d’imaginer que
j’ai pu profiter un peu du voyage et admirer les falaises de Ramsgate qui était
de toute façon noyée dans le brouillard … comme mon partenaire, le temps était
maussade et la gare pas vraiment proche (et il me fallait encore m’occuper de
l’achat des tickets de train avec mon mauvais anglais et une présence de plus
en plus insupportable à mes côtés).
Le voyage sur le rail anglais jusque la gare
principale de Londres ne fut pas davantage engageant : un vieux train
colonial semblant daté de la dernière guerre nous accueillit avec ses
banquettes en bois, ses portes fermant mal et une aération immédiatement
influencée par ce fait pour un voyage long et insipide dans le bruit, le froid
et la poussière. Bien que se sentant un peu mieux, mon compagnon ne desserra
pas les dents continuant à pester contre la météo et la campagne anglaise peu
attirante.
Arrivée enfin en gare de Londres, je me mis
courageusement à la recherche d’un hôtel (partir à l’aventure est une
expérience à éviter même pour des jeunes : un minimum de préparation
permet une visite bien plus apaisante et sécuritaire) laissant mon compagnon à
la garde de nos bagages.
Bien mal m’en prit ! Désirant avoir son
mot à dire dans le choix et malgré sa connaissance inexistante de l’anglais,
mon ami abandonna son bagage un court instant, ce qui permis à un malfrat de
lui subtiliser sa valise (j’avais heureusement eu la bonne intuition de
conserver mon sac en devers de moi mais pas mon appareil photo que j’avais
eu la malencontreuse idée de lui confier car mon sac était un peu trop petit !)
Son état de colère fut indescriptible et ne m’aida guère à m’exprimer auprès de
la police où je dus me rendre pour faire constater le vol et m’expliquer dans
mon « toujours » mauvais anglais que n’aidait pas l’émotion …
J’eus cependant l’avantage d’obtenir l’aide de
la police pour trouver un petit hôtel près de la gare qui, bien que ne payant
pas de mine, fut très correcte et accueillant.
Après avoir pris possession de notre chambre et
nous être remis de nos émotions, nous nous sommes enquis d’un petit restaurant
puis d’un pub où il était possible de s’adonner au snooker (sport de
prédilection des anglais auquel nous avions également plaisir à nous adonner).
Après un repas frugal, nous n’avons pu trouver
de pub avec snooker (cela n’existe pas) mais je suis parvenue à trouver
l’adresse d’un cercle privé s’y adonnant.
Qui dit privé, dit bien entendu réservé aux
membres mais, grâce à ma jeunesse, ma persuasion et ma féminité (ce sport est
exclusivement réservé aux hommes !), je suis parvenue à obtenir le droit
d’entrer prendre un verre et même de jouer sous le nom d’un membre (le charmant
barman des lieux) qui était bien curieux de voir une jeune femme jouer – pas
trop mal – à la Rolls du billard ! J’ai bien entendu été aidée par la
chance et mon habitude de boire de la bonne bière belge (bien plus forte que
l’eau teintée de houblon qu’ils appellent bière en Angleterre !) J’ai
cependant eu l’intelligence de refuser de jouer pour de l’argent : mon
niveau n’avait évidemment pas la qualité du jeu british …
Cela reste néanmoins un bon souvenir même si
mon compagnon n’a pas du tout apprécié le fait que les pubs et autres cercles
sont tenus de fermer à l’heure du couvre-feu …
C’est donc avec un mécontent (car tous les pubs
étaient fermés) que je suis retournée à notre hôtel où le portier m’a très
gentiment accueillie (un peu moins bien mon compagnon qu’il a failli ne pas
laisser entrer – ce fut dur de l’y convaincre – je n’aurais peut-être pas dû à
la réflexion).
Le lendemain matin, nous nous sommes empressés
de reprendre le chemin de retour vers notre Belgique où j’aurais mieux fait de
rester … au lieu de me faire accompagner par un mauvais coucheur ! Erreur
de jeunesse, tu ne m’y reprendras plus !
Je n’ai donc, lors de ce voyage, absolument
rien vu de Londres, pas même Westminster pourtant très proche !
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