mercredi 1 juin 2016

Londres


Après un très mauvais souvenir d’un périple à Londres, j’ai réitéré l’expérience … je peux donc vous assurer que le choix d’un compagnon de voyage ne doit jamais être pris à la légère et qu’il est indispensable de partir avec une personne très bien choisie !

Premier voyage :

Après un début de voyage en train (déjà de quelques heures) jusqu’au port d’Oostende, nous avons pris le bateau non plus jusque Douvres mais jusqu’à Ramsgate. En effet, à l’époque, le tunnel sous la Manche n’existait pas et je pense que ce projet n’était pas encore à l’étude. Victime du mal de mer, mon compagnon était d’une humeur exécrable d’autant que la mer ne lui était pas favorable. La traversée fut longue, les banquettes peu avenantes et généralement occupées par d’autres compagnons d’infortune.
Je n’en ai que peu de souvenirs car j’ai dû tenir la main de mon pauvre ami tout prêt à me dicter ses dernières volontés : rien de pire qu’un homme malade ! Inutile d’imaginer que j’ai pu profiter un peu du voyage et admirer les falaises de Ramsgate qui était de toute façon noyée dans le brouillard … comme mon partenaire, le temps était maussade et la gare pas vraiment proche (et il me fallait encore m’occuper de l’achat des tickets de train avec mon mauvais anglais et une présence de plus en plus insupportable à mes côtés).

Le voyage sur le rail anglais jusque la gare principale de Londres ne fut pas davantage engageant : un vieux train colonial semblant daté de la dernière guerre nous accueillit avec ses banquettes en bois, ses portes fermant mal et une aération immédiatement influencée par ce fait pour un voyage long et insipide dans le bruit, le froid et la poussière. Bien que se sentant un peu mieux, mon compagnon ne desserra pas les dents continuant à pester contre la météo et la campagne anglaise peu attirante.

Arrivée enfin en gare de Londres, je me mis courageusement à la recherche d’un hôtel (partir à l’aventure est une expérience à éviter même pour des jeunes : un minimum de préparation permet une visite bien plus apaisante et sécuritaire) laissant mon compagnon à la garde de nos bagages.
Bien mal m’en prit ! Désirant avoir son mot à dire dans le choix et malgré sa connaissance inexistante de l’anglais, mon ami abandonna son bagage un court instant, ce qui permis à un malfrat de lui subtiliser sa valise (j’avais heureusement eu la bonne intuition de conserver mon sac en devers de moi mais pas mon appareil photo que j’avais eu la malencontreuse idée de lui confier car mon sac était un peu trop petit !) Son état de colère fut indescriptible et ne m’aida guère à m’exprimer auprès de la police où je dus me rendre pour faire constater le vol et m’expliquer dans mon « toujours » mauvais anglais que n’aidait pas l’émotion …
J’eus cependant l’avantage d’obtenir l’aide de la police pour trouver un petit hôtel près de la gare qui, bien que ne payant pas de mine, fut très correcte et accueillant.

Après avoir pris possession de notre chambre et nous être remis de nos émotions, nous nous sommes enquis d’un petit restaurant puis d’un pub où il était possible de s’adonner au snooker (sport de prédilection des anglais auquel nous avions également plaisir à nous adonner).
Après un repas frugal, nous n’avons pu trouver de pub avec snooker (cela n’existe pas) mais je suis parvenue à trouver l’adresse d’un cercle privé s’y adonnant.
Qui dit privé, dit bien entendu réservé aux membres mais, grâce à ma jeunesse, ma persuasion et ma féminité (ce sport est exclusivement réservé aux hommes !), je suis parvenue à obtenir le droit d’entrer prendre un verre et même de jouer sous le nom d’un membre (le charmant barman des lieux) qui était bien curieux de voir une jeune femme jouer – pas trop mal – à la Rolls du billard ! J’ai bien entendu été aidée par la chance et mon habitude de boire de la bonne bière belge (bien plus forte que l’eau teintée de houblon qu’ils appellent bière en Angleterre !) J’ai cependant eu l’intelligence de refuser de jouer pour de l’argent : mon niveau n’avait évidemment pas la qualité du jeu british …
Cela reste néanmoins un bon souvenir même si mon compagnon n’a pas du tout apprécié le fait que les pubs et autres cercles sont tenus de fermer à l’heure du couvre-feu …
C’est donc avec un mécontent (car tous les pubs étaient fermés) que je suis retournée à notre hôtel où le portier m’a très gentiment accueillie (un peu moins bien mon compagnon qu’il a failli ne pas laisser entrer – ce fut dur de l’y convaincre – je n’aurais peut-être pas dû à la réflexion).

Le lendemain matin, nous nous sommes empressés de reprendre le chemin de retour vers notre Belgique où j’aurais mieux fait de rester … au lieu de me faire accompagner par un mauvais coucheur ! Erreur de jeunesse, tu ne m’y reprendras plus !
Je n’ai donc, lors de ce voyage, absolument rien vu de Londres, pas même Westminster pourtant très proche !

Un souvenir horrible et douloureux que j’ai heureusement pu, par la suite, remplacé par un bien meilleur qui fera l’objet d’un prochain article, je vous le promets !

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