lundi 23 novembre 2015

Bruxelles à Noël


J’ai déjà évoqué Bruxelles et j’ai pu sembler ne pas l’apprécier … c’est faux mais je suis très triste de voir cette riante cité se dévaluer d’année en année. Je crains, malgré tous les efforts déployés souvent à mauvais escient par la gente politique, que cette ville devienne peu à peu l’ombre d’elle-même et qu’elle ne retrouve jamais le lustre d’antan !
Bruxelles était une capitale magnifique du temps de la riche et réputée Belgique et j’assiste, impuissante, à sa dégradation de plus en plus rapide et inéluctable.

Son marché de Noël reste cependant très bien coté même si je déplore que, pour d’obscurs raisons politiques, il prenne désormais le titre de « Plaisirs d’hiver ». Cette perte d’identité, ce désir du politiquement correct outrancier, tend à une perte réelle et définitive de notre culture et de l’esprit bon-enfant des belges : ce belge rieur, accueillant et bon public, si apprécié par nos pays voisins. Je ne pense pas que le brassage des cultures, l’accueil des immigrants, justifie vraiment de cesser d’être ce que les belges ont toujours été : patriote, râleur, jovial, attaché à sa propre richesse culture, à son passé judéo-chrétien, à l’amitié wallon-flamand- germanophone encore bien présente malgré les dires de nos politiques (justifiant par là l’obligation de nourrir autant de gouvernement que de communauté !) et cependant si ouvert et tourné vers les autres.

Bruxelles en période des fêtes devient une ville chaleureuse et accueillante. Nantie de guirlandes multicolores, de décorations rivalisant entre elles par leur beauté, leur audace parfois dans un esprit festif certes un peu décadent mais toujours rieur ; Bruxelles se pare de ses plus beaux atours pour attirer jeunes et vieux dans un festival de plaisirs divers…

Sortant de la gare centrale, vous êtes amenés dans un dédale de rues richement parées vers une Grand Place lumineuse qui accueillera, en soirée, un magnifique sons et lumières embellissant plus encore les splendides façades gothiques. Par miracle, la crèche est toujours existante en son milieu et accueille un peu de campagne en la présence de moutons bien vivants. Le sapin, abandonné malencontreusement une année pour faire place à un ensemble moderne sans intérêt, a refait son apparition – offert comme chaque année par une capitale européenne ou une ville ardennaise, comme cette année – et ravit yeux et nez par sa parure hivernale.
Vous êtes, par la suite, entraînés via la belle galerie St-Hubert resplendissante de sa décoration renouvelée chaque année, vers la place Sainte-Catherine qui accueille comme de coutume le grand marché de Noël et ses artisans. Ce marché se poursuit autour de la Bourse afin de créer un lien entre Grand-Place et Place du Marché aux poissons (dont les fontaines ont été vidées de leurs eaux et dotées d’un plancher pouvant accueillir le chaland alors que les statues à jets d’eau ont été dûment protégées par un plexiglas).

La présence de carrousels rétro-futuriste donne un caractère bien particulier à la place tandis qu’une grande roue surplombe le tout et offre une vue imprenable sur la ville.
Un peu à l’écart, vous aurez la possibilité d’effectuer une descente en luge sur une piste verglacée ou de vous essayer au patinage sur glace sur la Place de la Monnaie.
Ces intemporels sont chaque année accompagnés d’activités spéciales telles la visite d’un monstre de latex ayant pour but de vous faire peur, d’un labyrinthe musical, de la maison du Père Noël ou encore d’un « ice café ». Les organisateurs cherchent à se diversifier pour éviter l’enlisement et attirer chaque année les habitués et de nouvelles recrues. Le piétonnier accueillera sans doute également certaines activités mais il est trop tôt pour pouvoir en connaitre le contenu. Et, à l’heure où j’écris, j’ignore encore si la présence militaire jettera un froid ou rétablira le sentiment de sécurité dont nous ne nous étions jamais départi… ou si « les plaisirs d’hiver » de cette année vont être annulés comme bien des activités bruxelloises.

Les chalets du marché de Noël abritent des artisans généralement bien choisis vous offrant des marchandises de qualité, des idées cadeaux ou encore des produits de bouche et/ou du terroir. L’artisanat local est en concurrence avec des articles provenant du monde entier : de la Russie au Canada, aucune nation n’est refusée. Tous les styles sont permis et il n’est pas rare de se retrouver dans une gentille forêt peuplée de joyeux trolls et champignons (merci Flouch le Troll), dans un décor russe agrémenté de jolies poupées hand-made ou au milieu des pierres à charbon québécoises.

Le froid de l’hiver est rapidement réchauffé par l’ambiance et le vin chaud… Il est parfois difficile de se mouvoir dans les allées remplies de groupes de fêtards qui côtoient également les employés des bureaux avoisinants rendant les rapports entre collègues très cordiaux.
Le weekend accueille d’autres groupes tout aussi festifs et des familles désirant s’offrir une dernière sortie avant de se calfeutrer dans leurs maisons recouvertes de neige.


Apparemment, ces « plaisirs d’hivers » ont encore de beaux jours devant eux !

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