mercredi 25 novembre 2015

L'Alsace



Je ne pars jamais à la légère ni à l’aventure, ma démarche est toujours réfléchie : je veux voir les sites, les monuments, et… pas uniquement sur papier.
Si un documentaire, un livre, une revue a la capacité de me transporter, de me faire rêver pendant des mois voire des années, tôt ou tard, je me dois de faire le déplacement et voir sur place l’objet de mes désirs.
Loin de moi l’idée de me contenter des images sur papier glacé, je veux les graver en moi et prendre plaisir à les photographier (puis les imprimer pour avoir la joie de revivre mon beau voyage en scrapant mes albums photos et pouvoir les regarder tant et plus, à ma meilleure convenance, car j’attache toujours aux lieux des souvenirs, des impressions …)
Je veux toucher, ne serait-ce que du regard, chaque paysage, chaque pierre et m’en imprégner afin qu’elle fasse partie intégrante de moi. Plus qu’une volonté de voir le monde, je veux à mon niveau, faire partie de ce monde et m’en nourrir afin qu’il fasse partie de ma propre histoire.

Quelque soit ma destination, le voyage me semble toujours si long (alors que le retour est si rapide !) tant j’ai hâte de découvrir la région que j’ai prospecté, rêvé si longtemps.

De toutes les belles régions de France, il y en avait une qui faisait battre mon cœur plus que les autres, j’ai nommé « l’Alsace ». C’est donc avec beaucoup d’impatience que je finis par prendre la route vers cette région si attractive et plébiscitée par les touristes.

Le paysage vallonné, verdoyant, oscillant entre forêt et prairies, laissait présager une belle découverte de nature à marquer mon esprit pour de longues années. La présence d’enfants tapageurs et turbulents dans la voiture n’altérait même pas mon envie de me précipiter encore plus rapidement vers les villages qui se profilaient à l’horizon.

Remarquablement accrochés à des collines ou semés parmi les vignes, ces derniers m’attiraient tous par la merveille de leurs maisons à colombages bardés de volets colorés et parfumés de fleurs rivalisant de beauté et de couleurs. Des ruisseaux chantants semblaient jouer à cache-cache passant tantôt sous un pont, tantôt sous une bâtisse lorsqu’ils ne se perdaient sous un saule ou ondulaient entre les pierres. Les trottoirs jaloux de mon intérêt m’entraînaient l’un vers une place, l’autre vers une impasse ombragée. Mes pas indécis ne savaient où me mener tant la beauté des lieux me clouait sur place : la tentation de suivre une rue et non une autre m’obligeait éternellement à sacrifier mon second choix … et si cette ruelle ne me ramenait pas ici et m’en privait à jamais ?
Chacun de mes pas me faisait découvrir une nouvelle vision aussi charmante que la précédente.
Chaque coin de rue m’offrait une nouvelle perspective et chaque recoin la possibilité de prendre de multiples photos dont tout nouvel angle modifiait l’aperçu.
Rivalisant de beauté par le choix des couleurs et textures, chaque maison me parlait et m’affirmait son incarnation de l’Eden… (dois-je préciser que j’adore l’architecture J). Fragiles en apparence, leurs fenêtre croulant sous les fleurs bigarrés, ces petites  bâtisses ne ressemblant qu’à elles-mêmes m’invitaient gentiment à les admirer à volonté.

Parfois, un vitrail prenait la place d’une fenêtre, m'interpellait par sa forme ou le sujet qu’il représentait. A d’autres moments, c’était la toiture qui m’intriguait par ses tuiles chamarrées et luisantes.


Pour m’éblouir encore davantage, quelques statues ornaient les façades et même la surcharge de certaines se mariaient harmonieusement avec l’ambiance environnante.

Pour me combler, la douce odeur des produits du terroir venait réjouir mon odorat et réveiller mes papilles gustatives. Cette odeur inimitable de viennoiseries qu’on ne trouve qu’en Alsace ! Les « flammekjes », le pain d’épices, la choucroute, les biscuits épicés, etc … que de saveurs !

Quelle richesse que ces villages alsaciens tous un peu semblables et pourtant si différents car, hormis les caractéristiques de l’architecture locale, chaque habitant a la faculté de rendre sa maison unique ! Couleurs, matériaux, textures, ces maîtres bâtisseurs ont réussi le prodige de donner une identité reconnaissable à chacune de leurs réalisations. Leur goût pour les villages fleuris et la bonne chair n’a d’égal que leur aptitude à rendre le cadre de leur vie agréable et je n’ai pas honte à avouer que je suis un peu envieuse de leur qualité de vie et la quiétude de leur habitat. Je suis persuadée, que loin de l’effervescence de la saison touristique, il doit être agréable de loger dans ses lieux et de se laisser vivre au gré du doux murmure de leur ruisseau.

Quitter l’Alsace sans parler des châteaux serait une hérésie. Qui n’a pas visité le « Haut Koenigsbourg » - pour ne citer que le mieux restauré - et a négligé les multiples ruines est passé à côté de cette belle région !
Certains d’entre eux se méritent car, posé au sommet d’une colline, la montée est parfois rude mais déjà la vue sur la plaine dégagée vaut le détour ! Vous pouvez toujours choisir de visiter un château de plaine mais, vous manquerez alors une vue imprenable du Rhin ou des forêts majestueuses aux patchwork de couleurs allant du vert clair au plus foncé, en passant par des jaunes et dégradé de brun que ne renierait pas un peintre.
En prenant de la hauteur, vous aurez peut-être la chance de voir voler des cigognes, oiseau emblématique de cette région qui a eu l’intelligence de se distinguer en protégeant une espèce en voie de disparition et qui, de ce fait, s’est singulariser et s’est octroyé une réputation de défenseur de la nature. Cette réputation n’est en rien usurpée et dûment récompensée par l’attrait bien réel que lui porte les nombreux touristes.

Région tellement attrayante qu’il est un must de la visiter également en hiver … ce sera le sujet d’un autre article car un seul ne peut suffire pour en exprimer la magnificence.

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