jeudi 28 janvier 2016

Pairi Daïza



Site hyper connu, surtout depuis l’arrivée des pandas, et dont la réputation a largement dépassé les frontières de notre petite Belgique. « Pairi Daïza » répand sa compétence, sa beauté et son savoir faire à travers le monde et rivalise avec les plus grands zoos et parcs animaliers vieux de parfois plusieurs décennies.

J’ai eu la chance de connaître ce parc dès son origine, à l’époque où il s’appelait encore « Paradisio » et ne présentait que quelques volières (sa vocation initiale).
Rien n’aurait pu me laisser pressentir l’immense évolution de ce dernier. Il faut admettre que les nombreuses difficultés ne lui ont pas été épargnées et qu’il a fallu la volonté et toute l’énergie de son concepteur pour se maintenir, s’agrandir  et évoluer vers son état actuel.
Eric Dombs, le génial initiateur du projet, n’a de cesse d’ailleurs d’affirmer son désir d’encore améliorer et diversifier davantage les lieux.

Il faut reconaître que ce parc animalier révolutionne dans sa conception et son respect pour les animaux (dans la mesure du possible évidemment, il est exclu d’imaginer la possibilité de présenter des animaux dans leur milieu naturel en pouvant respecter le territoire nécessaire pour leur essor) ; certes, un zoo reste un zoo et je ne peux concevoir que ces animaux soient réellement heureux en captivité mais il faut avouer que les décors sont prestigieux et ces écrins mettent particulièrement en valeur la beauté et la santé de ces animaux.
Je continue cependant à penser que seule la liberté peut apporter le bonheur à des êtres qui ne sont pas aussi insensibles qu’on voudrait nous le laisser croire.

Je peux accepter l’idée qu’en ces lieux, ces derniers soient au moins à l’abri des braconniers et autres chasseurs ; que la préservation de l’espèce soit assurée mais j’ai bien peur que, malgré tous les efforts consentis, aucun des nouveau-nés ne puisse réellement être réintroduit dans la nature. Je conçois que ce fut pourtant le cas pour les faucons en Ardèche mais je ne suis pas certaine que n’importe quelle espèce puisse réussir sa réintroduction avec autant de succès !
A quel point donc ces projets de sauvegarde de l’espèce ne servent-ils pas surtout la volonté de présenter des bébés animaux plus racoleurs que leurs congénères adultes ? J’admets toutefois qu’il vaut mieux cela que rien du tout et, même s’il ne s’agit que d’illusions, il est primordiale qu’une espèce ne disparaisse pas … non tant pour le plaisir des yeux humains mais pour éviter la perte d’un patrimoine, de la richesse de la diversité et de la génétique.

Par contre, il est tout à fait savoureux de se promener dans les jardins du monde qu’il a si bien représentés dans le respect des constructions, de la culture et de la religion de ces régions.
Le choix des fleurs, plantes et bâtiments représentatifs de ces territoires est vraiment ciblé.

Cependant, malgré la taille du parc, il est regrettable de constater que, victime de son succès, Pairi Daïza commence à saturer. Il est de plus en plus fréquent qu’on y refuse des entrées et que l’on puisse voir sur les réseaux sociaux, des jours où il est ardemment déconseillé de se rendre sur place. Contradictoirement aux besoins financiers, ce parc doit limité l’accès pour préserver calme et tranquillité pour ses habitants tout en cherchant à garder un équilibre financier qui permette la survie d’une faune de plus en plus présente (et demandant un entretien été comme hiver … alors que le parc n’ouvre qu’en haute saison).
Dès lors, la présence de magasins, fast food, vendeurs et autres démarcheurs se fait de plus en plus sentir au détriment de la protection des lieux.

J’ai eu l’occasion d’assister, avec bonheur, à la première festivité « Halloween ». Son côté familial, « farmer » et bon enfant m’avait ravie. La décoration était faite avec goût et son aspect artisanal était des plus agréable. Il régnait une ambiance simple et attrayante, digne d’une fête villageoise et campagnarde sans apprêt et surtout sans prétention. Il était sympathique de déambuler dans les allées garnies de simples potirons dont certains n’étaient même pas travaillés sous les lampions chinois et parmi les chrysanthèmes.

Quelle tristesse par la suite d’assister à une commercialisation de cette fête avec ses cartons pâtes et ses figurines en plastiques (moins chers certes mais ressemblant à n’importe quel autre « Halloween »)
Fini cette impression de débutants qui faisait de cet organisation, une fête populaire à nulle autre semblable.
Dans sa volonté d’attirer un public plus grand, des initiatives malheureuses ont même été prises : une sorcière très mauvaise conteuse et incapable de parler un français correct ; des spectacles incapables de respecter un horaire et sans réels intérêts …
J’ai cependant apprécié le personnel respectant le « dressing code » (enfin presque) mais j’ai regretté la différence de qualité avec l’an passé (quand on se professionnalise, on perd l’essence même de la fête)
Je comprends aisément qu’il faille gagner de quoi faire vivre l’ensemble du parc (même quand il est fermé, les animaux doivent être entretenus et nourris) mais je regrette que cela se fasse au détriment de la qualité.
Le peu de lampions restant ne valait absolument plus le détour et j’ai regretté l’absence des figures qui peuplaient l’an passé les points d’eau des jardins chinois.
La tentative de « jeux des potirons » ne m’a semblé qu’une vaste blague à laquelle j’ai d’ailleurs refusé de participer. J’ai aussi déploré les difficultés pour atteindre certains points du parc à cause de l’affluence : succès de foule, certes mais au détriment du voyage !


C’est dommage mais je pense que ce parc, que j’ai naguère si agréablement fréquenté, ne devienne plus qu’un beau souvenir vers lequel je me dirigerai de moins en moins … je laisse la place aux autres !

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